Tout a commencé après le Grand Prix du Qatar, où Verstappen, frustré par une pénalité sur la grille qu'il attribue à George Russell, avait exprimé son mécontentement.
Lors de sa session médiatique, Christian Horner avait qualifié Russell de "hystérique," estimant que sa réaction avait influencé la décision des commissaires. "La pénalité d'hier était davantage basée sur des crises d'hystérie de George, qui a été assez hystérique ce week-end."
En réponse, Toto Wolff, dans un geste inhabituel, a rejoint la session médiatique ouverte de Russell à Abu Dhabi pour défendre son pilote et répondre directement à Horner.
Wolff a vivement critiqué les commentaires de son homologue de Red Bull, estimant qu'ils avaient franchi une ligne. "Je vous le dis clairement. Il y a une histoire entre pilotes, c'est entre George et Max, et je ne veux pas m'impliquer là-dedans. Mais si l'autre directeur d'équipe traite George d'hystérique, là, pour moi, il franchit une ligne. Maintenant, ce n'est sûrement pas un expert en psychanalyse intellectuelle, mais utiliser un tel mot… Comment ose-t-il commenter l'état d'esprit de mon pilote ?"
Wolff n'a pas hésité à attaquer Horner directement, le qualifiant de "yapping little terrier" et critiquant son approche managériale, qu'il juge trop tranchée. "Un petit terrier qui jappe. Toujours quelque chose à dire."
"Je pense qu'en tant que directeur d'équipe, il est important d'être un partenaire d'entraînement pour vos pilotes. Et cela signifie expliquer que les choses peuvent être plus nuancées. Des déclarations absolues, où tout est soit 100 % juste, soit 100 % faux, nécessitent selon moi une explication, une nuance, en fonction de votre perception et de votre point de vue."
Interrogé en conférence de presse sur ces tensions, Horner a répondu avec humour aux commentaires de Wolff, valorisant les qualités des terriers, qu'il considère comme loyaux et déterminés. "Eh bien, écoutez, j'adore les terriers. Je pense que ce sont de formidables chiens. Et j'en ai eu quatre. […] Mais bon, être qualifié de terrier, est-ce vraiment si mauvais ? Les terriers n'ont pas peur de s'en prendre à des chiens plus gros. Je préfère être un terrier qu'un loup, peut-être."
Il a également minimisé l'impact de ces tensions sur la course à venir. "C'est la saison des pantomimes. Vous savez, on se prépare pour Noël. Donc, il y a peut-être un élément de lassitude de fin de saison ici. Mais je ne pense pas que cela aura un impact sur le Grand Prix en lui-même."
Enfin, lorsqu'il a été interrogé sur les accusations de Wolff concernant la gestion de Verstappen, Horner a refusé de s'engager dans une nouvelle escalade, préférant rappeler les succès de Red Bull pour défendre ses méthodes. "Nous avons gagné 122 courses. Nous avons remporté 14 championnats du monde. Je pense que nous nous en sortons pas trop mal."
Cet échange d'accusations et de critiques réciproques met en lumière une dynamique où les rivalités entre pilotes débordent sur leurs directeurs. Avec un tel niveau de tension, le Grand Prix d'Abu Dhabi pourrait bien devenir un nouveau théâtre de cette guerre psychologique entre Mercedes et Red Bull.
Petite note humoristique : dans sa tirade sur les chiens de terrier, Horner a indiqué les noms de ses chiens, noms qui pourraient faire écho à un certain Bernie Ecclestone, ancien grand argentier de la F1, et à un autre acteur qui secoue Alpine, le sulfureux Flavio Briatore. "j'adore les terriers. Je pense que ce sont de formidables chiens. Et j'en ai eu quatre. J'avais deux Airedales, qui sont les rois des terriers. J'avais aussi deux terriers écossais, appelés Bernie et Flavio. Et ce qui est bien avec un terrier, c'est qu'il est extrêmement loyal. Par exemple, Bernie était un petit chien agressif. Il s'en prenait à tout le monde. Flavio, lui, était un peu plus détendu. Il mangeait probablement un peu trop aussi."
Abou Dabi 2024