Les commissaires de course sélectionnés pour le Grand Prix de Las Vegas 2024 allient une expertise diversifiée et une vaste expérience en sport automobile. Ils devraient grarantir le bon déroulement de l'événement.
Nish Shetty, membre de la Cour d'Appel Internationale de la FIA et juge permanent de la Cour Nationale d'Appel (Singapour), joue un rôle central dans les affaires juridiques du sport automobile. Il préside également la Commission Disciplinaire de l'Association des Sports Mécaniques de Singapour, et est un commissaire national au Grand Prix de Singapour. Son expérience en arbitrage et en résolution de litiges, couplée à son rôle de conseiller juridique dans divers championnats locaux, apporte une solide expertise au panel.
Matthew Selley, avocat et figure reconnue du sport automobile australien, est commissaire F1 et président de la Commission des Rallyes d'Australie. Ayant occupé divers postes dans les rallyes nationaux depuis 2009, il est également co-président des commissaires des Supercars d'Australie. Depuis 2022, il préside la Commission des Rallyes d'Australie. Sa carrière combine des compétences dans la compétition et l'arbitrage, offrant une perspective précieuse au panel.
Vitantonio Liuzzi, ancien pilote de Formule 1 ayant pris le départ de 80 Grands Prix, enrichit l'équipe de son expérience de pilote de haut niveau. Après sa carrière en F1 avec des équipes telles que Red Bull, Toro Rosso et Force India, il a poursuivi en FIA WEC, Super GT, et Formule E. Commissaire FIA depuis plusieurs années, il apporte une compréhension approfondie des subtilités de la compétition.
Dennis Dean, commissaire national des États-Unis, dispose d'une carrière riche débutée dans les années 1970. Ancien président de la FIA Land Speed Records Commission, il a également été directeur de course et commissaire en SCCA (Sports Car Club of America). Depuis 2015, il est commissaire national pour toutes les courses F1 organisées aux États-Unis et fait partie des commissaires permanents de Formule 2 et 3 depuis 2018.
F1 Academy et W Series, pourquoi n'ont-elles rien à voir l'une avec l'autre ?
16/04/2023 F1 Academy W Series
Souvent comparées de par leur dimension inclusive, les deux catégories n'ont finalement pas beaucoup d'autres points communs que la présence de femmes derrière un volant...
Le 18 novembre dernier, la Formula One Management (FOM) annonçait par l'intermédiaire de ses réseaux sociaux la création d'un championnat de monoplace 100% féminin à compter de 2023. Rapidement, des premiers retours se font entendre, et beaucoup comparent cette nouvelle initiative à une version 2.0 des W Series, officieusement décédées quelques semaines plus tôt, faute de financements.
Pourquoi ce parallèle ? Sûrement car dans les deux cas, ce sont des femmes qui sont concernées, que l'on parle d'une catégorie d'accession à la Formule 1, et que l'objectif est le même, à savoir permettre aux femmes d'avoir accès plus facilement au monde du sport automobile. Mais ce sont à peu près les seuls points communs qui unissent ces deux championnats finalement. Car bien que le fond soit plus ou moins le même en F1 Academy qu'en W Series, la forme est quant à elle bien différente. Et ça, ça change tout...
Deux structures très éloignées...
Tout d'abord, il faut bien comprendre d'où viennent ces deux catégories. À la création des W Series, en 2018, on n'y retrouve absolument pas la FIA, comme beaucoup peuvent le penser, mais Catherine Bond Muir, une femme d'affaires qui a notamment excellée dans la finance et le droit sportif. Peu familière avec le sport automobile, elle s'était entourée de grands noms du milieu, comme David Coulthard et Adrian Newey, pour ne citer qu'eux, afin de l'épauler dans son projet.
La F1 Academy est quant à elle propulsée par la FOM, et gérée par Susie Wolff, ancienne pilote de Formule 1 (quelques séances d'essais au volant d'une Williams en 2014), mais aussi et surtout ancienne Team Principal en Formule E et gérante du programme britannique Dare To Be Different dont l'objectif est de promouvoir les femmes dans le sport automobile. Un duo qui sait donc parfaitement comment construire un socle solide pour la création d'un nouveau championnat inclusif comme veut l'être la F1 Academy.
Cela se matérialise notamment au niveau des frais d'inscription pour les pilotes, ces derniers étant plafonnés à 150 000 euros par volant, notamment grâce à la participation de la FOM qui injecte également 150 000 euros par tête. Ce montage financier fait de la F1 Academy l'une des Formule 4 les moins onéreuses de la planète, derrière notamment la F4 française, gérée par la FFSA et pour laquelle il faut compter environ 110 000 euros de frais d'entrée, et derrière l'US F4 dont l'entrée est elle fixée à environ 120 000 euros.
Alors certes, c'est toujours plus cher qu'en W Series, puisque le championnat était entièrement auto-financé et donc gratuit pour les pilotes, mais la F1 Academy a le mérite d'attirer de véritables équipes qui ont déjà toutes fait leurs preuves en catégories jeunes : ART, Campos, MP Motorsport, Prema, Carlin. Car bien que dans le développement imaginé par Catherine Bond Muir, de véritables sponsors devaient venir habiller les 9 équipes du plateau des W Series, cela ne s'est jamais réellement produit, laissant les pilotes rouler aux couleurs de sponsors fictifs ou partenaires du championnat...
Autre démonstration de la cohérence de l'association entre la FOM et Susie Wolff, la position de la F1 Academy sur la pyramide de la monoplace. C'est simple, le championnat se veut en être à la base, en assumant totalement son statut de Formule 4, pour permettre au plus de femmes possible de rouler dès la sortie du karting. Du côté des W Series, la situation était un peu plus floue, avec des voitures équivalentes à des FRECA, mais dont les performances étaient entre la Formule Régionale et la F4, et avec une communication qui faisait passer le championnat pour une catégorie de Formule 3 à part entière...
Forcément, ce positionnement différent sur la pyramide amène avec lui un vivier de pilote également différent. On retrouve ainsi en F1 Academy une pilote qui n'a jamais roulé en monoplace, et d'autres qui n'ont fait que quelques piges dans des championnats nationaux. Tout n'est cependant pas idéal, puisque l'on retrouve aussi des pilotes qui viennent de FRECA, des W Series (tiens, tiens...), voire même d'autres disciplines, comme le GT. Une moyenne d'âge de 20 ans, ce qui est relativement haut pour une Formule 4, mais ce qui est aussi nettement inférieur aux W Series dont la moyenne d'âge sur ses trois saisons d'existence oscillait entre 23 et 25 ans, avec des pilotes qui atteignaient parfois les 30 ans passés...!
Une dimension sportive différente...
Comme on vient de le voir, les deux championnats sont déjà très différents avant même que les voitures ne prennent la piste. Et forcément, maintenant, c'est cette dimension sportive que l'on va aborder. Vous allez voir que là aussi, les deux séries n'ont que très peu de points communs...
La plus grosse différence est sûrement le temps de roulage offert aux pilotes. Quand en W Series, chaque pilote pouvait compter environ 1h30 de roulage (30 minutes d'essais, 30 minutes de Qualifications, 25 minutes de course +1 tour), les pilotes de la F1 Academy auront le droit de passer plus de 3h en piste (2 x 40 minutes d'essais, 2 x 15 minutes de Qualifications, 3 x 30 minutes de course +1 tour). Une différence qui se multiplie au fil de la saison. Quand en W Series on avait 6 meetings, pour environ 9h de roulage sur la saison complète, la F1 Academy promet 7 meetings pour un total de plus de 20h de roulage. Deux philosophies diamétralement opposées donc, l'une souhaitant limiter les coûts au maximum, l'autre souhaitant permettre aux pilotes de rouler afin d'engranger de l'expérience.
En revanche, l'exposition des deux championnats semble prendre le même chemin. Ainsi, à leur lancement, les W Series étaient en support du DTM avant de signer un partenariat avec la FOM permettant à la catégorie d'être en course support de la Formule 1. C'est grosso modo la même chose qui se présente en F1 Academy, avec une première saison loin de l'élite (seule la finale du championnat sera en support de la Formule 1, le reste étant en support tantôt du DTM, tantôt du WEC, tantôt de la FRECA, etc.), avant que le championnat ne rejoigne la catégorie reine pour l'ensemble de sa saison à partir de 2024.
À l'heure où ces lignes sont écrites, aucune information n'a été donnée quant à une éventuelle diffusion de la F1 Academy. On peut cependant tenter de se projeter, et imaginer que les courses seront diffusées sur internet en attendant une couverture par la F1TV en 2024. Les diffuseurs internationaux de la Formule 1 pourraient également s'emparer des droits, comme ce fut le cas avec les W Series.
Pas d'informations non plus sur un éventuel cash-prize qui viendrait récompenser les pilotes selon leur classement final, leur permettant d'envisager une évolution vers le sommet de la pyramide de la monoplace. En W Series, 1,5 million de dollars étaient à partager, à raison de 500 000 dollars pour la championne, et de 1 million distribué entre les autres pilotes. Il y a tout de même fort à parier qu'il y aura une récompense, la question n'étant pas s'il y en aura une, mais plutôt de combien elle sera.
L'une mieux que l'autre ?
Sur le papier, il est évident que la F1 Academy est un projet plus viable et plus cohérent que les W Series : gérants plus expérimentés, système financier bien plus solide, placement à la base de la pyramide de la monoplace plus cohérent avec la mission inclusive du championnat, plus de temps de roulage pour les pilotes, etc.
Cependant, attention, prenons des pincettes... Car lors de son lancement, sur le papier, les W Series n'étaient pas une si mauvaise idée. C'est au fil du temps que les problèmes se sont accumulés et que les bases du championnat se sont finalement avérées bancales. Rien n'assure la F1 Academy d'échapper à un tel sort.
Alors, après vous avoir apporté des informations de façon objective, je vais rentrer dans une analyse un peu plus personnelle, mais je pense sincèrement que la F1 Academy est un vrai projet sérieux. Il est loin d'être parfait, c'est évident, mais d'un autre côté ce n'est que sa première saison. Et à vrai dire, elle n'a même pas encore commencé ! Financièrement, avec l'appui de la FOM, je ne me fais aucun souci. Pour les pilotes, l'intérêt est autant financier que sportif, puisque la catégorie est peu onéreuse et qu'elle offre beaucoup de temps de roulage, avec surtout une égalité des chances, le prix étant le même pour tout le monde, et logiquement, la championne d'une année sur l'autre ne devrait pas pouvoir revenir, au contraire de ce qui existait en W Series. Finalement, selon moi, il ne manque plus qu'une bonne alchimie en piste, et la mayonnaise devrait prendre.
Certes, peut-être qu'aucune des femmes sur la grille en 2023 n'aura, un jour, la chance d'aller en Formule 1, et que cette génération et peut-être les prochaines seront, en quelque sorte, sacrifiées. Mais le projet est à voir sur un plus long terme. Car ce ne sont pas les pilotes qui peuvent avoir accès à la monoplace dès aujourd'hui qu'il faut faire rêver. Non, ce sont les pilotes de demain, celles qui regarderont d'autres femmes rouler et avoir leur chance, puisque ce sont celles-là qui pointeront leur télé du doigt en disant : « Plus tard, je veux que ce soit moi ! ». Et c'est donc pour celles-là qu'il faudra que les mentalités et les chances aient évolué...
Pour résumer
"Too long, didn't read" a été votre réflexe en voyant ce superbe mais vaste contenu comparant la F1 Academy et la W Series ? Voici un tableau récapitulatif qui vous fera aller à l'essentiel.
W Series | F1 Academy | |||
---|---|---|---|---|
Création | Catherine Bond Muir | FOM | ||
Direction | Catherine Bond Muir | Susie Wolff | ||
Voiture | Châssis | Tatuus F3 T-318 | Châssis | Tatuus T421S |
Moteur | Autotecnica Motori (Alfa Romeo) | Moteur | Autotecnica Motori (Alfa Romeo) | |
Pneus | Hankook | Pneus | Pirelli | |
Participation | Gratuite pour les pilotes (autofinancement du championnat par ses fonds propres et ses partenaires) | 150 000 euros pour les pilotes (+150 000 euros de la FOM par voiture) | ||
Meetings | Essais | 1 séance de 30 mn | Essais | 2 séances de 40 mn |
Qualifications | 1 séance de 30 mn | Qualifications | 2 séances de 15 mn | |
Course | 25 mn + 1 tour | Course | 3 courses de 30 mn + 1 tour | |
Roulage/meeting | au moins 1h30 | Roulage/meeting | au moins 3h10 | |
Structure sportive | En 2022, 9 équipes dont 4 avec des sponsors fictifs, 3 sponsorisées par les W Series et/ou un partenaire, une sponsorisée par un particulier (Jenner Racing), un véritable sponsor titre extérieur au championnat (Click2Drive Bristol Street Motors). Par le passé, présence d'autres sponsors : Veloce (2021), M. Forbes (2021). |
5 véritables équipes : ART, Campos, MP Motorsport, Prema, Carlin. | ||
Pilotes | 18 | 15 | ||
Âge | Moyenne d'âge | 24 ans (23,8) | Moyenne d'âge | 20 ans |
Historique (moyenne d'âge) |
2022 : 23,5 ans 2021 : 24,5 ans 2019 : 23,5 ans |
Historique (moyenne d'âge) |
N/A | |
Pilote la plus jeune | 16 ans (Juju Noda) | Pilote la plus jeune | 15 ans (Chloe Chong) | |
Pilote la plus âgée | 32 ans (Emma Kimiläinen) | Pilote la plus âgée | 25 ans (Léna Bühler) |