Deux structures très éloignées...
Tout d'abord, il faut bien comprendre d'où viennent ces deux catégories. À la création des W Series, en 2018, on n'y retrouve absolument pas la FIA, comme beaucoup peuvent le penser, mais Catherine Bond Muir, une femme d'affaires qui a notamment excellée dans la finance et le droit sportif. Peu familière avec le sport automobile, elle s'était entourée de grands noms du milieu, comme David Coulthard et Adrian Newey, pour ne citer qu'eux, afin de l'épauler dans son projet.
La F1 Academy est quant à elle propulsée par la FOM, et gérée par Susie Wolff, ancienne pilote de Formule 1 (quelques séances d'essais au volant d'une Williams en 2014), mais aussi et surtout ancienne Team Principal en Formule E et gérante du programme britannique Dare To Be Different dont l'objectif est de promouvoir les femmes dans le sport automobile. Un duo qui sait donc parfaitement comment construire un socle solide pour la création d'un nouveau championnat inclusif comme veut l'être la F1 Academy.
Cela se matérialise notamment au niveau des frais d'inscription pour les pilotes, ces derniers étant plafonnés à 150 000 euros par volant, notamment grâce à la participation de la FOM qui injecte également 150 000 euros par tête. Ce montage financier fait de la F1 Academy l'une des Formule 4 les moins onéreuses de la planète, derrière notamment la F4 française, gérée par la FFSA et pour laquelle il faut compter environ 110 000 euros de frais d'entrée, et derrière l'US F4 dont l'entrée est elle fixée à environ 120 000 euros.
Alors certes, c'est toujours plus cher qu'en W Series, puisque le championnat était entièrement auto-financé et donc gratuit pour les pilotes, mais la F1 Academy a le mérite d'attirer de véritables équipes qui ont déjà toutes fait leurs preuves en catégories jeunes : ART, Campos, MP Motorsport, Prema, Carlin. Car bien que dans le développement imaginé par Catherine Bond Muir, de véritables sponsors devaient venir habiller les 9 équipes du plateau des W Series, cela ne s'est jamais réellement produit, laissant les pilotes rouler aux couleurs de sponsors fictifs ou partenaires du championnat...
Autre démonstration de la cohérence de l'association entre la FOM et Susie Wolff, la position de la F1 Academy sur la pyramide de la monoplace. C'est simple, le championnat se veut en être à la base, en assumant totalement son statut de Formule 4, pour permettre au plus de femmes possible de rouler dès la sortie du karting. Du côté des W Series, la situation était un peu plus floue, avec des voitures équivalentes à des FRECA, mais dont les performances étaient entre la Formule Régionale et la F4, et avec une communication qui faisait passer le championnat pour une catégorie de Formule 3 à part entière...
Forcément, ce positionnement différent sur la pyramide amène avec lui un vivier de pilote également différent. On retrouve ainsi en F1 Academy une pilote qui n'a jamais roulé en monoplace, et d'autres qui n'ont fait que quelques piges dans des championnats nationaux. Tout n'est cependant pas idéal, puisque l'on retrouve aussi des pilotes qui viennent de FRECA, des W Series (tiens, tiens...), voire même d'autres disciplines, comme le GT. Une moyenne d'âge de 20 ans, ce qui est relativement haut pour une Formule 4, mais ce qui est aussi nettement inférieur aux W Series dont la moyenne d'âge sur ses trois saisons d'existence oscillait entre 23 et 25 ans, avec des pilotes qui atteignaient parfois les 30 ans passés...!