La trajectoire de Yuki Tsunoda prend une nouvelle ampleur en 2025. À Suzuka, sur ses terres, Laurent Mekies n'a pas hésité à affirmer que le Japonais est prêt pour Red Bull. Une déclaration forte, qui reflète l'impression laissée par Tsunoda depuis le début de saison, mais surtout l'énorme progression opérée depuis un an.
"Oui, bien sûr qu'il est prêt. Comme vous l'avez dit, cette question est revenue souvent ici par le passé, et nous avons toujours répété que Yuki avait franchi un cap incroyable l'an dernier par rapport à ses saisons précédentes. On sentait vraiment que s'il faisait un nouveau pas en 2025, on parlerait d'un niveau très élevé — et c'est exactement ce qu'il a accompli. Donc tout le mérite lui revient. Il a aussi encaissé une mauvaise nouvelle en fin de saison dernière. Il est reparti au Japon, puis il est revenu avec un excellent état d'esprit. Dès qu'il nous a rejoints à Faenza et à Milton Keynes en janvier, il a travaillé extrêmement dur. L'énergie était là, l'attention aux moindres détails aussi. Et dès qu'il a pris le volant à Bahreïn, il nous a immédiatement montré qu'il avait franchi un nouveau cap."
Cette transformation de Tsunoda dépasse le seul registre de la performance brute. Mekies évoque une progression "à 360°" [ironique parce que ça fait un tour complet, passons], reflet d'un travail complet sur lui-même, tant sur le plan mental que technique :
"Vous savez, on pense souvent que les pilotes progressent surtout en maturité — dans le calme, dans l'analyse — mais dans le cas de Yuki, on l'a vu progresser à 360°. Il est plus calme, plus mature, son feedback technique s'est énormément amélioré. C'est vraiment une progression incroyable sur les 12 derniers mois, et cela se traduit en performance. Résultat : sa vitesse naturelle est bien plus élevée dès qu'il monte dans la voiture. Quand on combine tout ça, on transforme un jeune pilote en leader d'équipe, et c'est vraiment le rôle qu'il a pris chez nous dès le début de saison."
Ce leadership s'est déjà manifesté à plusieurs reprises en piste. Mekies cite deux exemples concrets où Tsunoda a su conjuguer vitesse, contrôle et sang-froid :
"Prenez Melbourne — il a mis la voiture en P5 sur le sec, je pense que c'est sa meilleure qualification en carrière. Prenez la course Sprint en Chine — il a terminé P6 en subissant une énorme pression de la part de voitures plus rapides derrière lui, sans faire la moindre erreur."
L'image d'un Tsunoda brouillon, impulsif ou fébrile semble bel et bien appartenir au passé. Son GP national, avec en ligne de mire un baquet Red Bull, pourrait marquer l'un des tournants de sa carrière.
Japon 2025