Pirelli a publié ses recommandations stratégiques à l'issue des qualifications à Suzuka, en confirmant une hiérarchie des gommes bien tranchée et en mettant en lumière un scénario de course potentiellement très ouvert, notamment si la météo s'en mêle. Malgré le resurfaçage du premier secteur, le niveau d'abrasion de la piste reste faible et le graining observé en essais s'est avéré limité. Selon Mario Isola, le nouveau bitume, lisse mais générant un bon grip, permet d'envisager une stratégie à un seul arrêt comme la meilleure option sur le papier.
Le scénario privilégié consisterait à partir en C2 (médium) avant de passer au C1 (dur), avec une fenêtre d'arrêt entre les tours 19 et 25. L'inverse — partir en dur puis monter les médiums entre les tours 28 et 34 — reste tout aussi envisageable selon la position en piste ou la dégradation. À cela s'ajoutent plusieurs alternatives à deux arrêts, dont un relais court en C3 (tendre) suivi d'un en C2, puis d'un autre en C2 ou C1 selon les pneus disponibles.
Sur ce point, la quasi-totalité du top 10 dispose encore d'au moins un train de médiums neufs, voire deux pour Verstappen et Leclerc. Cela ouvre la porte à des stratégies plus flexibles, y compris pour ceux qui envisagent deux relais en gommes jaunes, une option théoriquement rapide mais exigeante sur le plan thermique. Pour les autres, un mix tendre > médium > dur ou même tendre > dur one-stop (un seul arrêt) reste jouable, en misant sur une forte attaque au départ avec le C3, puis une gestion serrée sur la suite.
C'est d'autant plus pertinent que le C3 conserve un net avantage d'adhérence au lancement : jusqu'à 7,04 mètres gagnés sur le C1 dans la phase d'accélération jusqu'à 150 km/h. Un paramètre qui pourrait motiver des choix décalés chez ceux placés en embuscade (comme Sainz, Tsunoda ou Lawson) et cherchant à maximiser leurs chances dans le trafic.
Reste un facteur d'incertitude : la météo. La probabilité de pluie pour la course reste autour de 40 %, avec un risque concentré en matinée. Si des averses viennent nettoyer la piste, l'adhérence pourrait se dégrader significativement et remettre en question l'équilibre initial, voire rendre le one-stop trop ambitieux. "Si la piste devient verte, on pourrait revoir du graining comme en EL1", prévient Isola. Dans ce cas, un retour aux stratégies à deux arrêts pourrait s'imposer dès les premiers tours.
La lecture tactique du Grand Prix du Japon 2025 s'annonce donc particulièrement riche, avec une diversité de choix alimentée par les pneus disponibles, les écarts de performance entre les composés et une météo potentiellement déterminante.
Japon 2025