Alors que Bahreïn promettait des températures dépassant les 30°C, les pilotes ont été interrogés sur le nouveau système de refroidissement personnel ("cooling vest system") développé sous l'égide de la FIA, censé éviter une répétition des malaises de Qatar 2023. Trois d'entre eux ont répondu sans détour : le produit n'est pas encore prêt.
Oscar Piastri ne mâche pas ses mots. "Non, c'est la réponse. Il reste encore pas mal d'ajustements à faire. Le processus avec la FIA et les fournisseurs a été bon, et je pense que ce sera un vrai plus pour nous. Mais personnellement, ce n'est pas encore prêt à être utilisé."
Le pilote McLaren ajoute qu'à Bahreïn, la chaleur n'a pas franchi les seuils critiques prévus par la FIA pour déclencher son usage obligatoire. Et en conditions normales, porter le gilet entraîne un handicap de poids.
"Il y a eu beaucoup de travail, mais vu que la course est nocturne et qu'il fera plus frais, je ne pense pas qu'on atteindra le seuil de chaleur défini par la FIA. Donc si on veut l'utiliser, ce sera avec une pénalité de poids."
Esteban Ocon appuie cette analyse, soulignant une incompatibilité structurelle avec les sièges actuels, trop étroits.
"Malheureusement, je ne peux pas vraiment l'utiliser pour le moment. Les sièges sont conçus d'une certaine manière, et les gilets sont très différents de ce qu'on utilise d'habitude. C'est beaucoup plus volumineux."
Il remet aussi en cause l'ergonomie dans les virages rapides, même avec un baquet redessiné.
"Il faudrait carrément refaire le siège au complet, et je ne suis même pas sûr que ce serait adapté ensuite dans les virages."
Pour autant, il salue l'intention derrière ce développement.
"C'est une très bonne initiative de la FIA, pour éviter les problèmes qu'on a connus au Qatar il y a deux ans."
Lance Stroll va dans le même sens, mais résume la situation avec son franc-parler habituel.
"Je pense pareil. Il y a encore du boulot, c'est la réalité. Tout dépendra à quel point tu es désespéré de te rafraîchir dans la voiture. Et si le produit ne s'améliore pas, ce sera ça la seule variable."
"Ce n'est pas très confortable, mais oui, ça fait gagner quelques degrés. On verra."
Le système, bien qu'encore à l'état expérimental pour plusieurs pilotes, pourrait devenir indispensable sur certaines manches estivales comme le Qatar ou Singapour. Pour l'heure, son adoption reste conditionnée au confort… et à son impact sur l'équilibre des masses.