Alors que la Formule 1 vient à peine d'ouvrir sa saison 2025, les débats autour de l'avenir réglementaire pour 2026 font déjà rage, notamment après l'échec du projet de retour aux moteurs V10. Trois directeurs d'équipe ont été invités à s'exprimer en conférence de presse à Bahreïn sur leur perception du futur de la discipline : Andrea Stella (McLaren), James Vowles (Williams) et Jonathan Wheatley (Sauber).
Le patron de McLaren a pris le sujet à bras-le-corps, appelant à une attitude responsable, alors que des critiques prématurées émergent avant même le début de la réglementation 2026.
"Quand on parle des règlements futurs – on n'a même pas encore commencé 2026, et on parle déjà d'autre chose. J'aimerais invoquer un sens des responsabilités de la part de toutes les parties prenantes, car notre rôle est de protéger l'intérêt du sport."
Stella ne nie pas que des ajustements seront peut-être nécessaires, mais insiste sur la méthode. "Je ne voudrais pas que nous sapons des règles qui pourraient s'avérer réussies. Elles auront peut-être besoin d'être peaufinées – mais c'est justement notre rôle. Définissons précisément les défis techniques, et réglons-les."
Il conclut en plaidant pour une approche unie et constructive : "Travaillons tous ensemble dans l'intérêt du sport, car c'est en ayant un bon produit que l'on y parvient. Je pense qu'on peut avoir un bon produit en 2026. Il faut simplement s'en donner les moyens."
De son côté, James Vowles (Williams) affiche un optimisme mesuré. Il se concentre sur les projections internes et rappelle que le principal défi identifié reste la masse globale des voitures.
"C'est encore tôt car on développe toujours la voiture et la réglementation d'hiver n'est en place que depuis quelques mois. Mais je ne vois pas les inquiétudes extrêmes évoquées ailleurs. Pour nous, les courses ont l'air plutôt prometteuses à ce stade."
"Le plus gros défi selon moi, c'est l'objectif de poids. Réduire la masse, c'est une bonne idée, mais c'est un sacré casse-tête pour toutes les équipes."
Jonathan Wheatley (Sauber), tout juste arrivé à son poste, ne s'est pas encore plongé dans les simulations techniques. Il s'est donc contenté d'un regard général, saluant les échanges récents entre les parties prenantes.
"Je crois qu'il y a eu aujourd'hui une discussion très ouverte, productive et collaborative entre tous les acteurs majeurs. D'après ce que j'en comprends, l'intérêt fondamental de la F1 a été au cœur des échanges. C'est ce qui a guidé toute la discussion, et les retours que j'ai eus sont très encourageants."
Il rappelle enfin les motivations premières d'Audi, désormais engagé dans le projet Sauber : "Audi a une position très claire. Leur arrivée en F1 repose sur trois piliers jugés essentiels : d'abord un moteur hautement efficient, ensuite un système hybride de pointe, et enfin l'utilisation de carburants durables comme base du projet."
Trois voix, trois approches, mais une constante : l'attente prudente des premiers enseignements concrets… avant toute remise en cause d'une réglementation à peine entamée.