La Scuderia Ferrari aborde la cinquième manche du championnat, à Djeddah, avec l'ambition de confirmer les premiers signaux encourageants entrevus à Bahreïn et au Japon. La course sur le tracé ultra-rapide de la Corniche vient clore un triple-header dense, durant lequel l'équipe italienne a déployé ses premières évolutions significatives sur la SF-25, en particulier un nouveau fond plat, un diffuseur remanié et des appendices revus autour du pilier d'aileron arrière. En attendant la publication des documents techniques habituels, aucune nouveauté n'a encore été listée officiellement pour Djeddah, mais la communication de Ferrari laisse peu de doute sur la poursuite du programme d'évolution.
Du côté de Maranello, les efforts se poursuivent pour faire progresser une monoplace qui, selon les mots de Frédéric Vasseur, commence à montrer de meilleurs signes. Le directeur d'équipe souligne : "À Sakhir, nous avons fait de petits progrès en termes de compétitivité, grâce à une monoplace plus performante et à un bon week-end de l'équipe en qualifications comme en course." Le Français insiste également sur la méthode adoptée par la Scuderia : "Nous devons rester concentrés sur nous-mêmes, car c'est la meilleure manière d'exploiter au maximum le potentiel dont nous disposons et de progresser régulièrement pour combler l'écart qui nous sépare encore des équipes devant."
Le programme technique de Ferrari reste donc dans une phase exploratoire : il s'agit autant de collecter des données que de fiabiliser les nouvelles pièces, en attendant de valider définitivement la direction prise. Le fond plat introduit à Bahreïn intègre une géométrie de tunnel venturi modifiée, des déflecteurs latéraux redessinés, un bord de plancher allongé et un diffuseur retravaillé dans sa rampe et son extrémité arrière. Ce package, dont Lewis Hamilton a salué le potentiel en évoquant des "pas en avant" dès le vendredi au Sakhir, a été accompagné d'ajustements aérodynamiques secondaires, comme les ailettes en L sur le pilier central de l'aileron arrière, destinées à améliorer la synergie entre l'échappement thermique, le beam wing et le diffuseur.
À Djeddah, la nature du circuit — vitesse moyenne supérieure à 250 km/h, longues courbes en appui et murs rapprochés — impose des contraintes bien différentes de celles de Suzuka ou de Sakhir. C'est donc un terrain d'analyse précieux pour juger de la robustesse du package aérodynamique, notamment sur les volets de stabilité latérale et de rendement à haute vitesse. Dans ce contexte, Sergio Bondi, responsable de la logistique de l'équipe, a glissé un indice intéressant sur la présence de nouveautés à Djeddah. "Durant le triple header, le plus grand défi a été de gérer le flux constant de pièces entre Maranello et la piste, qu'il s'agisse de pièces de rechange ou d'évolutions." Autrement dit, Ferrari continue d'acheminer des composants neufs sur chaque étape de cette tournée, confirmant la volonté de valider ses évolutions sur un panel de circuits variés.
L'approche adoptée à Bahreïn, avec une comparaison directe entre les deux voitures et un travail de corrélation accru, pourrait bien se poursuivre en Arabie Saoudite. La recherche de régularité sur un tour, priorité affichée par Hamilton depuis le début de saison, passe aussi par une meilleure compréhension du comportement aérodynamique à différents régimes de hauteur de caisse — un domaine clé sur ce type de tracé, où les variations de vitesse peuvent brutalement déséquilibrer une monoplace trop pointue.
La suite du programme chez Ferrari consistera donc à vérifier si les promesses entrevues se traduisent en performance sur un circuit rapide et peu tolérant. La Scuderia ne vise pas encore les sommets, mais elle tente de construire, étape par étape, les fondations d'un retour progressif aux avant-postes. Comme souvent à ce stade de l'année, la capacité à extraire le maximum d'un package évolutif prime sur la recherche immédiate de résultats éclatants.
Arabie Saoudite 2025