Grand Prix d'Arabie Saoudite 2025 : stratégies et données Pirelli

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Avec des écarts infimes à tous les niveaux et une dégradation quasi inexistante, le Grand Prix d'Arabie Saoudite 2025 s'annonce aussi tactique qu'explosif. Max Verstappen s'élancera une nouvelle fois depuis la pole sur le Jeddah Corniche Circuit, mais derrière lui, les enjeux stratégiques sont multiples.

Le précédent millésime avait été dicté par une neutralisation précoce provoquée par l'abandon de Lance Stroll au 6e tour. Quasiment tout le peloton avait alors plongé pour un unique arrêt, troquant les mediums (C3) contre les durs (C2) dans une course finalement figée. Cette année, Pirelli a modifié la donne avec un cran plus tendre : C3, C4 et C5 sont les gommes disponibles, ce qui ouvre la voie à des scénarios alternatifs – voire à deux arrêts.

La stratégie de base reste pourtant un classique médium vers dur, avec une fenêtre idéale entre les tours 16 et 22. Avec un "undercut" peu percutant et une gestion de rythme efficace, ce plan conserve tout son intérêt.

Mais certaines voitures, et certains pilotes, pourraient tenter autre chose. Lando Norris, relégué dixième après son crash en Q3 malgré un excellent rythme sur l'ensemble du week-end, pourrait miser sur un relais court en tendres pour sortir du trafic. Le scénario tendre vers dur, avec un premier arrêt prévu entre les tours 10 et 16, lui permettrait de bénéficier de l'adhérence maximale au départ, avant de s'installer dans un long relais propre.

Autre piste : le schéma dur vers médium, dit "reverse prime", consistant à s'extraire du peloton en restant en piste plus longtemps que ses rivaux, avec un arrêt entre les tours 28 et 34, afin d'exploiter pleinement les mediums en fin de course.

Plus bas sur la grille, certains pourraient oser le pari du double arrêt. Plusieurs équipes, dont sept ont conservé deux trains de durs, ont gardé cette porte ouverte. Le double relais en hard, qu'il soit précédé d'un medium ou d'un soft, peut être envisagé si la course est chaotique. Et à Djeddah, ce n'est pas rare : entre murs proches, virages aveugles et vitesses moyennes délirantes, les interruptions sont fréquentes.

Mario Isola (Pirelli) le résume ainsi : "Ce n'est pas un choix par défaut, mais si la course devient imprévisible et qu'il faut basculer vers deux arrêts, le [pneu] dur est le meilleur choix. Le tendre n'est pas hors jeu, mais pour un dernier relais de 15 tours, mieux vaut avoir un train de C3 en stock."

En clair : dans une course au déroulé linéaire, la stratégie médium vers dur reste reine. Mais si Djeddah fait honneur à sa réputation, les stratégies pourraient très vite voler en éclats.
 Arabie Saoudite 2025