Alors que les premières simulations des F1 de 2026 suscitent des commentaires critiques de la part des pilotes, notamment sur le plaisir de conduite et la complexité de la gestion énergétique, les directeurs d'écuries présents en conférence de presse à Spielberg ont préféré temporiser.
Toto Wolff (patron de l'équipe Mercedes) a insisté sur l'essence même de la discipline : "Les fans doivent prendre du plaisir à regarder la Formule 1, et la F1 doit rester fidèle à elle-même : un sport de haute performance. Le meilleur pilote avec la meilleure machine doit l'emporter. C'est ce que nous devons offrir : de bonnes courses. Certaines voitures ont été agréables à piloter pour les pilotes. Certains pneus ont été plaisants, d'autres non. Donc, d'une certaine manière, tout le monde finira par s'y habituer. À partir des simulations actuelles, il est très difficile de savoir exactement à quoi ressemblera la situation l'an prochain. C'est une réglementation extrêmement exigeante, notamment pour maintenir les niveaux d'énergie sur un tour complet — sur certains circuits, c'est clairement encore difficile à ce stade. Mais le rythme de l'innovation est énorme, comme ça l'a toujours été en Formule 1. Je pense que nous sommes sur la bonne trajectoire. Oui, à l'heure actuelle, il y aura des circuits où ces voitures seront très différentes à piloter. Mais si vous demandez à un pilote ce qu'est une bonne voiture, il vous dira : les pneus les plus adhérents, les moins dégradants, 1000 chevaux, un V12 atmosphérique — c'est ça qu'ils aiment. Sauf qu'on est dans une autre époque, maintenant."
Jonathan Wheatley, de chez Sauber, a abondé dans le même sens en appelant à la prudence avant de tirer des conclusions hâtives : "Ce que je dirais, c'est qu'il est important de proposer un bon spectacle. Je pense que toutes ces inquiétudes avaient déjà été soulevées au début de cette génération de réglementation technique, et à l'époque aussi on parlait beaucoup de gestion énergétique. Mais regardez où on en est maintenant : c'est probablement le championnat le plus disputé de l'histoire de ce sport. Il faut donc envisager cette nouvelle réglementation comme un parcours, et veiller à garder à tout moment l'intérêt du sport comme priorité."
Enfin, Laurent Mekies (VCARB) a rappelé que ses propres pilotes n'avaient même pas encore roulé avec les monoplaces 2026 en simulateur : "Nos pilotes n'ont pas encore essayé la voiture, donc j'espère qu'ils ne se plaignent pas déjà ! Non, plus sérieusement, je pense qu'il est un peu tôt pour être pessimiste. Le défi est immense — probablement le plus grand jamais posé aux équipes. Je suis convaincu que les équipes auront besoin de leurs pilotes pour les aider à orienter le développement et à s'approprier cette réglementation. Une fois plongés dans cette logique de performance, dans cette guerre de compétitivité, je suis sûr que ce sera cela qui primera, bien plus que les sensations pures au volant."
Autriche 2025