Le dernier Grand Prix de la saison à Abu Dhabi marque aussi la fin d'un cycle pour Pirelli, qui utilise pour la dernière fois le format de pneus introduit en 2022. Dès 2026, les gommes conserveront des jantes de 18 pouces mais adopteront une section plus étroite, en cohérence avec la nouvelle génération de monoplaces développées pour accompagner la refonte réglementaire. Ce changement se prépare immédiatement après la course : le mardi 9 décembre, tous les pilotes titulaires participeront sur la piste de Yas Marina à une séance d'essais dédiée, au volant de mule cars configurées pour se rapprocher du comportement attendu des F1 2026 et équipées de la future gamme de pneus.
Pour ce dernier rendez-vous, Pirelli reconduit la combinaison classique C3, C4 et C5. Le circuit de Yas Marina a longtemps été associé au graining, mais ce phénomène s'est nettement atténué l'an passé grâce à la robustesse des enveloppes. La dégradation reste majoritairement thermique et se concentre sur l'essieu arrière, notamment dans le dernier secteur où la traction est déterminante. Ce contexte ouvre la possibilité d'utiliser le pneu tendre dans une optique stratégique, là où il demeurait traditionnellement limité aux qualifications. En 2024, cette endurance accrue avait permis à presque tout le plateau de miser sur un départ en médium et un passage unique au stand pour chausser les durs, seul Alonso ayant opté pour deux arrêts. Seul un pilote avait utilisé les tendres en course, dans le seul but de réaliser le meilleur tour.
La piste de Yas Marina, longue de 5,281 km, reste l'un des cadres les plus modernes du calendrier. Son tracé revisité en 2021 l'a rendu plus fluide et plus favorable aux dépassements, en particulier sur la longue portion à haute vitesse entre les virages 5 et 6. Le complexe 10-11-12 continue de représenter une zone exigeante avec un freinage brutal générant des charges latérales élevées. Le bitume, constitué d'un agrégat importé d'Angleterre, offre une abrasivité et un grip intermédiaires. Cette année, une réfection du revêtement a été menée du virage 1 au virage 4 pour atténuer quelques zones bosselées. Comme dans toutes les épreuves crépusculaires, l'évolution de la température entre les premières séances et les phases nocturnes représentera un paramètre essentiel, modifiant l'adhérence et l'équilibre des gommes selon le moment où les voitures se trouvent en piste.
Le lendemain du Grand Prix, un programme d'essais chargé attend donc les équipes. Tous les titulaires disposeront d'un total de dix trains pour évaluer les prototypes 2026 : un C2, trois C3, trois C4, trois C5, plus un train d'Intermédiaires en cas de pluie. Les C1 et Full Wet 2026 ne seront pas testés. Rappelons que le C6 ne sera pas reconduit. Les pneus adopteront déjà les nouveaux marquages latéraux prévus pour la prochaine saison, avec une différenciation visuelle spécifique du C2 pour ne pas le confondre avec le C3 durant cet unique roulage. Parallèlement, chaque structure alignera un jeune pilote – n'ayant disputé que deux Grands Prix au maximum – au volant de la monoplace 2025. Pour eux, l'équipement reposera sur les gommes actuelles, avec deux trains de C3, quatre de C4, deux de C5 et un jeu d'Intermédiaires et de "maxi-pluie" pour parer à toute éventualité météo.
Ce rendez-vous d'Abu Dhabi referme donc la saison 2025 tout en ouvrant symboliquement la transition vers la F1 de 2026, avec un premier aperçu concret du comportement des futures monoplaces à travers les essais Pirelli.
Abou Dabi 2025