ART : McLaren pioche dans l’aéronautique pour optimiser ses supercars
Retour aux Brefs AutoMcLaren revendique une nouvelle avancée technologique avec l'introduction de son procédé ART (Automated Rapid Tape), une méthode de fabrication automatisée de pièces en fibre de carbone directement inspirée de l'aéronautique.
Ce procédé repose sur la dépose robotisée de bandes de composite sec, une technique largement utilisée par des industriels comme Boeing et Airbus pour la fabrication de structures primaires — fuselages, ailes ou empennages — des avions de dernière génération. L'intérêt de cette méthode, éprouvée depuis plusieurs décennies dans l'aérospatiale, réside dans la précision extrême du placement des fibres, la réduction des déchets et la possibilité d'optimiser localement la rigidité en fonction des contraintes mécaniques.
Dans ce cadre, McLaren ne fait donc pas œuvre de pionnier, mais transpose pour la première fois cette technique à la production en petite série de supercars. L'enjeu, pour une marque qui a fait de la fibre de carbone son matériau signature depuis la MP4/1 de 1981, est autant technique que symbolique. Il s'agit de prouver que l'expertise historique de McLaren en composites, forgée sur les circuits de F1 et perfectionnée avec les châssis monocoques des McLaren F1, P1 et Artura, s'inscrit dans une démarche d'innovation continue, capable d'emprunter les meilleures pratiques à des secteurs technologiquement avancés comme l'aéronautique.
L'ART fait ainsi ses débuts sur l'aileron avant actif de la McLaren W1, avec une promesse d'allègement, de rigidité accrue et de réduction des rebuts de production. Pour autant, il ne s'agit pas d'une rupture technologique : c'est une optimisation industrielle, qui reflète une volonté de rationaliser la production tout en conservant une image d'avant-garde. L'idée de McLaren n'est donc pas de réinventer la fibre de carbone, mais d'en affiner la mise en œuvre avec des outils issus d'un secteur où le moindre gramme compte autant que la résistance structurelle, un parallèle évident entre la performance aéronautique et celle recherchée dans une supercar.
Plutôt qu'une révolution, McLaren signe donc une évolution logique de son savoir-faire, tout en entretenant l'image d'un constructeur dont la fibre de carbone n'est pas qu'un matériau, mais une véritable signature technologique.