McLaren fusionne avec Forseven : nouveau groupe, nouveau cap

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McLaren change d'ère. Après des mois d'incertitude financière, le constructeur britannique voit son avenir redessiné sous l'impulsion de CYVN Holdings, le fonds d'investissement émirati déjà impliqué dans NIO et désormais pleinement propriétaire de McLaren Automotive. L'opération, qui inclut aussi une part minoritaire dans McLaren Racing et le contrôle de McLaren Licensing, marque une nouvelle étape dans la consolidation des actifs britanniques de CYVN. Le point central de cette transformation réside dans la fusion entre McLaren Automotive et la jeune pousse britannique Forseven, elle aussi dans le giron de CYVN, au sein d'une nouvelle entité baptisée McLaren Group Holdings. À sa tête : Nick Collins, ancien PDG de Forseven.

La manœuvre vise à créer un "champion mondial de la mobilité haut de gamme" (les formules méga-pompeuses... qui n'aime pas ?), capable de rivaliser avec les meilleurs constructeurs du secteur. Pour cela, McLaren bénéficiera d'un accès privilégié aux technologies de NIO, notamment en matière d'électrification, et à l'expertise d'ingénierie de Gordon Murray Technologies, autre acquisition stratégique de CYVN en 2023. Trois années de développement en mode furtif menées par Forseven viendront aussi nourrir les ambitions du groupe. Le ton est donné : accélérer, rationaliser et élargir. Un plan de redressement sera immédiatement mis en œuvre pour optimiser les opérations actuelles, tandis qu'un élargissement de la gamme McLaren est annoncé pour plus tard cette année, avec de nouveaux segments inédits à l'horizon.

Au-delà de la réorganisation industrielle, ce changement de gouvernance traduit aussi une ambition claire de repositionnement stratégique. CYVN, via son président Jassem Al Zaabi, affirme vouloir "redéfinir les secteurs du luxe et de la haute performance", en plaçant McLaren au centre d'une galaxie d'entreprises complémentaires et en misant sur une direction active, des synergies technologiques et une vision long terme. Cette volonté s'applique aussi à McLaren Racing, qui reste au cœur des priorités du groupe, avec l'objectif de pérenniser ses succès en piste.

Si la promesse d'un "McLaren qui peut être plus, faire plus et offrir plus" évoquée par Nick Collins se concrétise, cette fusion pourrait bien représenter le sursaut dont le constructeur de Woking avait besoin. Mais tout dépendra de la capacité du nouvel ensemble à transformer cette ambition industrielle en une réalité tangible — sans sacrifier l'ADN d'une marque qui, depuis Bruce McLaren, a toujours fait rimer excellence et passion mécanique.