Après un début d'année marqué par une disqualification douloureuse en Chine, Charles Leclerc reste lucide et concentré sur les prochaines étapes. Revenant d'abord sur le double déclassement de Ferrari à Shanghai, il se montre direct : "Je suis confiant car à chaque fois qu'on fait des erreurs, on en tire des leçons, surtout quand elles coûtent aussi cher. Tout le monde joue avec la limite et essaie de s'en approcher au maximum. Mais avoir les deux voitures en dessous [du poids minimal] a été très douloureux. On n'avait pas besoin de ça."
Il précise que cette erreur ne s'explique pas par un seul facteur mais par une série de petits enchaînements qui ont conduit à une mauvaise estimation. "C'est un début de saison très difficile. Les deux premières courses étaient compliquées, le rythme n'était pas à la hauteur de ce qu'on attendait, et perdre encore plus de points par-dessus tout ça, ça fait très mal à l'équipe. Mais je suis confiant, on en a tiré les leçons. À chaque fois qu'un tel événement survient, on essaie de comprendre, d'analyser ce qui n'a pas fonctionné et d'ajuster un peu le processus. C'était une accumulation de petites choses, et la marge qu'on avait prise n'était pas suffisante."
Lorsqu'on lui demande s'il est plus difficile d'extraire de la performance avec cette voiture 2025, Leclerc répond clairement : "C'est aussi difficile que d'habitude. C'est toujours compliqué d'extraire le maximum. Je ne pense pas que ce soit plus dur cette saison – c'est juste que la performance, comparée à McLaren, n'est tout simplement pas suffisante. Il ne s'agit pas d'extraire la performance : c'est qu'il n'y en a pas assez, pour l'instant."
Il reste toutefois convaincu que l'écart peut être comblé, et ce dès Suzuka. "Mais petit à petit, je suis sûr et confiant qu'on peut combler cet écart, en commençant dès ce week-end, espérons-le."
Concernant les progrès apparus entre Melbourne et Shanghai, Leclerc fait une distinction claire entre les jours de Sprint et de Grand Prix. "On a vu un gros progrès le samedi – surtout dans la course Sprint face à Lewis. Le dimanche, je pense qu'on est revenus à la normale. Donc je m'attends à ce qu'on soit plus ou moins au même niveau qu'en Chine dimanche et à Melbourne."
Relancé sur la possibilité réelle de viser les titres en 2025, compte tenu du début de saison, Leclerc refuse de céder au pessimisme. "Pas encore. Si on regarde l'an dernier, après les premières courses, notre situation en termes de performance était bien pire qu'aujourd'hui. On s'attendait à ce que Red Bull domine toute la saison, et en prenant les points disponibles en début d'année avec la performance qu'on avait, on a finalement réussi à se battre pour le championnat — ce qui allait bien au-delà de nos attentes."
"Actuellement, il n'y a clairement pas ce sentiment dans l'équipe. En revanche, on sent bien qu'on n'a pas maximisé ce qu'on pouvait faire lors des deux premières courses, et c'est frustrant. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas revenir. La saison est encore très longue. Petit pas après petit pas — on peut encore vivre une saison exceptionnelle."
Concernant l'instabilité de la performance Ferrari entre essais, qualifs et course, Leclerc apporte des éléments d'analyse. "Je ne vais pas entrer dans des détails très spécifiques. Je pense qu'on commence à comprendre la voiture, on a des idées sur ce qui nous manque. En Australie, c'était bien compris. En Chine, Lewis a fait un travail exceptionnel le vendredi — peut-être que certains pilotes n'ont pas tout mis bout à bout en qualifications, et lui y est parvenu, réussissant à surperformer un peu la voiture. Ensuite, la dégradation des pneus a été un facteur important. Quand tu pars devant, tout devient un peu plus facile."
"Mais je pense que Lewis [Hamilton] a fait la différence le vendredi et le samedi, alors que lors de la deuxième séance de qualifs — tout le monde avait davantage de rythme — on a vu plus clairement le vrai rythme de la voiture. Je pense que, comme l'année dernière, on a une bonne voiture en rythme de course, mais on n'a pas encore pu le montrer. Quand tu pars au milieu du peloton, la dégradation est pire, et tu ne peux pas vraiment montrer ton vrai rythme. C'est un peu ce qui s'est passé dimanche en Chine."
"Donc je pense que notre rythme est toujours aussi bon que ce qu'on a vu samedi avec Lewis. Mais on ne peut pas l'exploiter si on n'a pas un meilleur rythme en qualifs. Si je prends du recul, c'est là qu'on doit progresser — les qualifs. C'était déjà le cas l'an dernier, et cette année cela semble encore plus vrai."
Enfin, à propos du rythme affiché en course à Shanghai malgré un aileron avant endommagé, Leclerc remet les choses en perspective : "Je peux vous assurer qu'avoir un aileron avant cassé, ce n'est jamais une bonne chose — donc ce n'est pas quelque chose que je vais viser pour le reste de l'année. Il y a eu des choses intéressantes à analyser pour comprendre d'où venait la performance."
"Je pense que la performance était vraiment forte en rythme de course. J'avais déjà fait quelques ajustements le samedi — c'était solide, surtout en fin de relais alors que j'étais dans le trafic. Ensuite, on a apporté d'autres changements et on a fait un pas en avant pour la course du dimanche."
"Donc je pense que le rythme global était très bon. Je pense qu'il aurait été encore meilleur avec un aileron avant complet, mais en adaptant les outils et mon pilotage, ça a eu moins d'influence que ce qu'on pensait. Mais c'est quand même plus rapide avec un aileron entier."
Japon 2025