La réunion annuelle consacrée aux standards de pilotage s'est tenue jeudi soir à Lusail, en présence des pilotes de Formule 1, des présidents des panels de commissaires et des trois pilotes-commissaires désignés pour la saison 2026. L'objectif restait le même que lors des éditions précédentes : offrir un espace d'échange direct pour examiner l'application des règles en piste, confronter les points de vue et déterminer les éventuelles améliorations à apporter aux lignes directrices existantes.
Le débat s'est naturellement concentré sur les Driving Standards Guidelines (DSG), introduites en 2022 à la demande du GPDA. Conçues comme un document évolutif et non comme un règlement, elles visent à préciser la manière dont les commissaires interprètent les règles lors des manœuvres d'attaque et de défense. Déjà mises à jour à deux reprises et rendues publiques pour renforcer la transparence, ces lignes directrices ont, selon les données analysées par la FIA sur les trois dernières saisons, contribué à une meilleure cohérence des décisions, appuyées par les analyses partagées par les équipes.
Après vingt-deux Grands Prix et cinq Qualifications Sprint cette année, les échanges se sont focalisés sur quelques cas représentatifs, choisis pour illustrer différentes problématiques rencontrées en course. Cinq situations ont servi de base au débat : Piastri–Antonelli à Interlagos pour un dépassement à l'intérieur, Sainz–Bearman à Monza pour un dépassement à l'extérieur, Sainz–Lawson à Zandvoort pour l'application des DSG dans les virages à long rayon, Norris–Leclerc à Austin pour la gestion des limites de piste et des "strikes", et Verstappen–Leclerc à Mexico City lorsque quitter la piste procure un avantage durable.
Les pilotes ont également exprimé plusieurs préférences qui orienteront les évolutions futures du document. Ils souhaitent renforcer l'importance donnée au respect des drapeaux jaunes et se sont montrés ouverts à l'étude de nouveaux dispositifs destinés à améliorer la sécurité dans ces phases sensibles. Ils ont également indiqué privilégier la tenue des auditions après la course lorsque les commissaires estiment que tous les éléments nécessaires ne sont pas disponibles en direct. Un consensus s'est dégagé sur le fait que les lignes directrices ne pourront jamais couvrir tous les scénarios possibles, d'où la nécessité de maintenir la présence d'un pilote-commissaire expérimenté dans chaque collège. Les discussions ont enfin abordé les drapeaux bleus, avec la possibilité d'ajouter des précisions dans les DSG pour clarifier les attentes envers les pilotes à un tour.
La FIA a salué un échange jugé franc, constructif et mené dans un climat très collégial. Les points soulevés seront pris en compte lors des futures révisions des lignes directrices, en concertation avec la GPDA et la FIA Drivers' Commission. Aucun changement n'interviendra toutefois avant la fin de la saison 2025.