Le troisième et dernier volet du second triple header de la saison s'achève sur le circuit de Barcelone-Catalogne, théâtre ininterrompu du Grand Prix d'Espagne depuis 1991. Longtemps utilisé comme référence en essais hivernaux, le tracé catalan demeure l'un des plus complets du calendrier, tant sur le plan aérodynamique que mécanique.
Un choix logique donc s'imposait pour les gommes avec le retour du trio de composés les plus durs : C1 (dur), C2 (médium) et C3 (tendre), différents en 2025 afin de mieux équilibrer les écarts de performance entre chaque gomme. Ce travail de révision, notamment sur le C2, pourrait d'ailleurs favoriser les médiums et tendres en course.
Sans transition, nous rappelons que c'est sur ce terrain que la FIA appliquera une nouvelle directive technique encadrant la flexibilité des ailerons. Un changement attendu, qui pourrait redistribuer certaines hiérarchies, en particulier sur un circuit réputé pour révéler les forces et faiblesses des monoplaces. Historiquement, Barcelone est d'ailleurs un rendez-vous privilégié pour introduire des évolutions majeures, testées ici pour leur pertinence avant généralisation.
Par ailleurs, dans la foulée du Grand Prix, les essais privés Pirelli auront lieu les 3 et 4 juin sur le piste espagnole. Y participeront Mercedes sur les deux jours, ainsi que Racing Bulls mardi et Red Bull mercredi. Il s'agira du troisième test organisé ici en moins d'un an, après ceux de septembre 2024 et janvier dernier, avec en ligne de mire le développement des pneus 2026.
Le circuit, long de 4,657 kilomètres et composé de 14 virages (dont huit à droite), impose une charge aérodynamique élevée dans les courbes rapides comme les virages 3 et 9. La dernière portion a évolué en 2023 avec le retour de la configuration originelle des deux derniers virages rapides, remplaçant la chicane lente instaurée en 2007. Le virage 3, ainsi que les deux derniers virages, exerce une contrainte importante sur le pneu avant gauche, ce qui en fait le point de tension principal du week-end.
En termes de stratégie, le Grand Prix 2024 s'était soldé par une course à deux arrêts quasi généralisée. Douze pilotes avaient utilisé les trois composés disponibles, avec une séquence fréquente Soft-Medium-Hard. Mais les trois premiers – Verstappen, Norris et Hamilton – avaient opté pour une stratégie plus agressive, concluant avec un second relais en pneus tendres.
Comme chaque week-end, Pirelli procédera à ses relevés de surface afin d'alimenter ses modèles de simulation. À travers des clichés 3D réalisés sur les points-clés du tracé, les ingénieurs évaluent la micro-rugosité (relief des granulés de pierre) et la macro-rugosité (irrégularités visibles de la surface). Ces données conditionnent directement l'adhérence, le niveau de dégradation, et donc la viabilité des stratégies. Un asphalte très rugueux ou irrégulier peut par exemple accroître l'usure, tandis qu'un revêtement lisse la ralentit mais augmente le risque de surchauffe.
Des pneus durs, une piste connue, des monoplaces mises à jour et une directive technique au verdict incertain : le Grand Prix d'Espagne 2025 coche toutes les cases du week-end crucial pour le reste de la saison… à moins qu'il ne nous serve, comme trop souvent ici, une procession soporifique.
