Suzuka : trop peu de dégradation, trop peu de dépassements
11/04/2025

Plusieurs pilotes, dont Sainz, Antonelli et Doohan, ont pointé le manque de dépassements à Suzuka, causé selon eux par des pneus trop endurants. Ils appellent à des gommes plus tendres pour créer un écart de performance et favoriser les stratégies divergentes.
À la suite d'un Grand Prix du Japon jugé peu spectaculaire, plusieurs pilotes ont pointé du doigt un problème bien connu : le manque de dépassements en piste. En cause, selon eux, des pneus trop endurants, qui empêchent la création d'écarts de rythme suffisants pour favoriser la bagarre.
Carlos Sainz a été le plus incisif. Il commence par saluer les efforts de Pirelli, tout en soulignant l'incohérence des critiques : "D'abord, il faut saluer Pirelli. On leur a toujours demandé des pneus qui se dégradent moins et qui surchauffent moins facilement. Ils ont fait des progrès, et cette année, on peut davantage attaquer en course."
Mais cet avantage se retourne contre le spectacle lorsque toutes les voitures tournent sur un rythme similaire, sans véritable différentiel de performance : "Et maintenant qu'on revient à des courses à un seul arrêt, on se plaint qu'il n'y a pas assez de dégradation, qu'on en veut plus. Donc je pense que la F1 devrait déjà commencer par harmoniser son discours."
Sainz insiste : ce qui permet de dépasser, ce n'est pas un bon DRS ou un circuit favorable, c'est un écart de rythme clair.
"Ce qui permet de dépasser, c'est d'avoir un écart avec la voiture devant. Si tu es juste un dixième plus rapide, tu ne passes jamais. Il faut être cinq, six, sept dixièmes plus rapide pour réussir une manœuvre à Suzuka."
Il propose une piste simple : rendre les pneus plus tendres, donc plus sensibles à la dégradation.
"Je serais pour qu'on passe à des gommes plus tendres. Puisque les pneus sont plus résistants, aller vers du plus tendre permettrait d'augmenter la dégradation — et un peu les chances de dépassement."
Andrea Kimi Antonelli abonde dans ce sens. Il souligne que Suzuka est fantastique à piloter, mais peu propice aux dépassements.
"Suzuka, c'est un circuit extraordinaire à piloter — mais en course, c'est compliqué. Les voitures sont de plus en plus efficientes, on peut rouler avec moins d'appui arrière, donc l'effet du DRS est encore réduit."
"Et puis, Suzuka n'a qu'une seule zone DRS. Et suivre une voiture, ce n'est pas facile non plus — le premier secteur est ultra rapide, et avec l'air sale, on perd beaucoup."
Jack Doohan, enfin, évoque des conditions météos inhabituelles qui ont accentué cette problématique.
"Dans mon cas à Suzuka, j'étais content que ce ne soit pas une course à deux arrêts. Mais c'était très particulier : les conditions, le froid… Le secteur 1, on pouvait l'attaquer à fond sans se soucier des pneus."
La suite du calendrier, avec Bahreïn et ses fortes chaleurs, pourrait rééquilibrer les choses. Mais pour beaucoup, la clé est claire : entre un pneu trop dur et un spectacle trop mou, il va falloir choisir.
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