Deux jours après le Grand Prix d'Espagne, Pirelli est resté sur le circuit de Barcelone-Catalogne pour deux journées d'essais privés consacrées au développement des pneumatiques slicks de la saison 2026. Trois équipes ont été mobilisées pour l'occasion : Mercedes, Visa Cash App RB et Red Bull, avec quatre pilotes au volant de monoplaces mulet issues de la génération 2024.

Mardi 3 juin, George Russell (Mercedes) et Isack Hadjar (VCARB - Racing Bulls) ont entamé le programme en réalisant respectivement 136 et 146 tours. Le Britannique a signé le meilleur chrono de la journée en 1'16"920, tandis que le Français s'est illustré en 1'18"334. Comme Barcelone est réputé pour sa sévérité sur les pneumatiques, l'accent a été mis sur l'évaluation des constructions et des gommes les plus dures de la gamme.

Mercredi 4 juin, le travail s'est poursuivi avec Andrea Kimi Antonelli pour Mercedes et Yuki Tsunoda pour Red Bull. Les deux pilotes ont couvert chacun 150 tours, pour un total cumulé de 300 boucles. Le jeune Italien a réalisé la meilleure performance des deux jours avec un tour en 1'14"903, contre 1'16"839 pour le Japonais. Cette séance marque une étape importante dans le processus de validation : les constructions devront être homologuées avant le 1er septembre, tandis que les choix définitifs de composés pourront attendre jusqu'au 1er décembre.

Mario Isola, directeur de Pirelli Motorsport, a salué l'implication des équipes, d'autant plus notable qu'elle intervient dans la foulée d'un enchaînement de trois Grands Prix consécutifs. Il a souligné la qualité des données recueillies sur un circuit exigeant, dont les enseignements seront comparés lors du prochain test prévu à Silverstone en juillet. En parallèle, Ferrari participera à une autre session de développement les 19 et 20 juin à Fiorano, cette fois consacrée aux pneus pluie.

Il y a 23 h

Porsche 963 RSP : un monstre d’endurance homologué pour la route

06/06/2025 Automobile

Porsche 963 RSP : un monstre d’endurance homologué pour la route - Crédit photo : Porsche
Crédit photo : Porsche 

Porsche dévoile la 963 RSP, version unique et homologuée route de son prototype d’endurance. Forte de 680 ch, elle rend hommage à la 917 du comte Rossi, avec un style Martini Silver, du cuir fauve, et un roulage inédit sur route près du Mans.

Porsche frappe fort à la veille des 24 Heures du Mans 2025 en dévoilant une version routière de son prototype 963 LMDh. Baptisée 963 RSP — pour "Roger S. Penske" — cette création unique rend hommage à la 917/30 ayant parcouru les routes entre Zuffenhausen et Paris il y a tout juste 50 ans. Ce one-off, développé par Porsche AG, Porsche Penske Motorsport et Porsche Cars North America, a été confié à Timo Bernhard pour ses premiers tours de roue… sur route ouverte, à proximité du circuit de la Sarthe.

Sous sa robe argent Martini Silver, la 963 RSP conserve le cœur mécanique du prototype d'endurance : un V8 biturbo 4.6 litres hybridé développant jusqu'à 680 chevaux, déjà vu dans la 918 Spyder et issu de l'héritage du RS Spyder des années 2000. Cette unité conserve une architecture à vilebrequin plat et un régime maximal dépassant les 8 000 tr/min. Le système hybride, fourni en partie par Bosch et Williams Advanced Engineering, délivre jusqu'à 50 kW via un MGU logé entre moteur et boîte de vitesses Xtrac à 7 rapports. Le tout fonctionne en 800 volts avec une batterie de 1,35 kWh. Pour la RSP, l'ensemble a été reconfiguré afin de rouler au sans-plomb et d'offrir une cartographie plus douce, adaptée à un usage routier exceptionnel.

Mais cette homologation n'a rien d'une formalité. Pour rouler sur "la" route, la voiture a été équipée de pneus pluie Michelin en 18 pouces, d'un klaxon, de feux compatibles avec les normes routières et même de supports de plaque d'immatriculation — le tout validé par les autorités françaises avec le soutien enthousiaste de l'ACO. L'amortissement a été assoupli, la garde au sol relevée au maximum, et le calculateur reprogrammé. Si la voiture est restée strictement une pièce unique, elle a bel et bien reçu une immatriculation temporaire de type "W", utilisée pour les véhicules d'usine en déplacement.

Esthétiquement, Porsche n'a pas lésiné : les surfaces en carbone et Kevlar® ultra-minces ont été peintes — et non simplement filmées — avec un triple vernis spécifique, une prouesse technique en soi. L'extérieur s'inspire du look Martini de la 917 du comte Rossi, tandis que l'habitacle adopte une ambiance cuir fauve et Alcantara, très éloignée de l'univers spartiate des voitures d'endurance. On y trouve un siège carbone climatisé, un support pour ordinateur de démarrage, un casque carbone personnalisé pour Roger Penske, et même un porte-gobelet 3D imprimé.

Les détails abondent : écusson Porsche émaillé sur le museau, plaques d'aile redessinées pour canaliser l'air, logo Michelin des années 1970 sur les flancs de pneus, et une plaque de châssis signée. La signature visuelle de la 917 est omniprésente, jusqu'aux aérateurs rappelant les ailettes du célèbre flat-12.

Ce projet, né d'une discussion entre Timo Resch, Thomas Laudenbach et Urs Kuratle sur le circuit de Road Atlanta, a reçu le feu vert personnel de Roger Penske, désigné comme client unique de cette création. Le modèle sera exposé au Mans ce week-end, puis rejoindra le musée Porsche à Stuttgart avant de parader à Goodwood en juillet, aux côtés de sa grande sœur de 1975.

Comme l'a résumé Timo Bernhard après avoir conduit la bête sur route : "Me retrouver sur route ouverte aux côtés d'une 917… une sensation irréelle." ["Driving down a public road with a 917 beside me – it felt unreal."]. Une irruption brutale mais sublime de la course dans la vraie vie.

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