Avec un grip mécanique élevé mais un tracé étroit où dépasser reste un casse-tête, Imola demeure un circuit où la position en piste prime sur la pure performance pneumatique. Poleman pour la première fois sur le petit circuit italien, Oscar Piastri a donc en main la meilleure des cartes stratégiques : un plan médian vers la victoire, basé sur un arrêt unique.

Comme en 2024, le scénario privilégié reste le médium-dur, avec une fenêtre idéale resserrée autour des tours 19 à 25. C'est là que les leaders devraient plonger aux stands, sauf en cas de Safety Car. L'an passé, Verstappen, Norris et Leclerc l'avaient emporté avec cette approche, et rien n'indique qu'elle sera rendue caduque malgré le passage à une gamme plus tendre cette saison (C4-C5-C6).

Mais attention : cette souplesse pourrait piéger les excès d'optimisme. En cas de surchauffe ou de trafic, une deuxième neutralisation pourrait rendre viable une stratégie à deux arrêts. Pirelli estime un écart de seulement deux à trois secondes entre un médium-dur et un médium-dur-dur, mais avec 27 secondes perdues au stand, le pari semble risqué à moins d'un scénario mouvementé.

Dans le peloton, certains pourraient tenter l'inverse : un départ en durs pour aller loin (jusqu'au tour 44 idéalement) et chausser les médiums en profitant d'une neutralisation. Les Ferrari, Tsunoda ou Antonelli ont les profils pour y penser, d'autant qu'ils partent plus loin sur la grille. À l'image de Pérez en 2024, ce genre de stratégie peut se révéler payante en cas de course hachée.

Enfin, une inconnue météorologique subsiste. Si la pluie semble improbable, des averses localisées ne sont pas à exclure. Et avec un vent en rafales annoncé jusqu'à 35 km/h, Imola pourrait à nouveau surprendre. Les stratèges, eux, devront rester souples… et opportunistes.

Il y a 20 h

Yuki Tsunoda devra s'élancer depuis la voie des stands au Grand Prix d'Émilie-Romagne 2025. À la suite d'un changement de cellule de survie sur sa Red Bull RB21 n°22, l'équipe a reconstruit la monoplace avec plusieurs éléments de spécification différente. Conformément à l'article 40.9 a) du règlement sportif, cela entraîne automatiquement un départ depuis les stands.

Par ailleurs, le Japonais a dépassé le quota autorisé pour deux composants : il utilise désormais un troisième exemplaire de batterie (energy store) et d'électronique de contrôle (CE), alors que seuls deux sont autorisés sur l'ensemble de la saison. Les autres éléments remplacés (ICE, turbo, MGU-H, MGU-K, échappement) restent dans les limites du règlement. Le rapport technique a été validé par les commissaires et la feuille de déclaration a bien été soumise ce matin par Red Bull Racing.

Il y a 19 h

La FIA a publié la grille de départ définitive du Grand Prix d'Emilie-Romagne 2025. Imola verra donc Piastri en tête devant Verstappen et Russell, Norris complétant la deuxième ligne.

Au niveau des pénalisés, Tsunoda démarrera de la voie des stands. Et Colapinto se voit rétrograder d'une place, de la P15 à la P16 (si chère à Pérez fut un temps).

Il y a 17 h

Interrogé par Sky Sports sur l'éventualité d'un ordre d'équipe après la voiture de sécurité, Andrea Stella a confirmé que McLaren avait envisagé de demander à Oscar Piastri de laisser passer Lando Norris, avant de privilégier une approche plus équitable entre ses deux pilotes.

"C'est une chose à laquelle nous avons clairement pensé" a-t-il reconnu. "Nous voulions qu'Oscar ait sa propre chance au redémarrage. Donc, selon notre logique, si Lando était capable de dépasser Max, il aurait dû pouvoir dépasser Oscar assez facilement, étant donné que ce dernier était avec des pneus assez usés."

À défaut de consigne claire, McLaren s'en est remis à la performance pure. Norris a finalement pris le dessus sans incident. "En réalité, si l'écart de rythme était suffisant, les choses se seraient réglées naturellement. Nous sommes satisfaits de la manière dont les choses se sont déroulées."

Et de conclure en soulignant la prestation collective : "Les deux pilotes ont apporté un très bon résultat à l'équipe."

Il y a 13 h

Deuxième à l'arrivée du Grand Prix d'Émilie-Romagne, Lando Norris a reconnu que la course n'avait pas été simple face à une Red Bull une nouvelle fois très solide. S'il a réussi à dépasser son coéquipier dans les derniers tours, le Britannique n'a jamais pu menacer Max Verstappen sur le circuit d'Imola.

"C'était une course longue. Pas facile de dépasser, mais on a fait ce qu'on a pu. Max a fait une bonne course et nous n'avons pas pu suivre."

"On a eu une belle petite bagarre à la fin entre Oscar et moi, c'était tendu mais toujours fun."

"Une bonne course. Pour nous, en tant qu'équipe, faire deuxième et troisième c'est super. Bien sûr, on aimerait être là-haut à se battre contre Max, mais ils étaient trop forts pour nous aujourd'hui."

Interrogé plus tard par Sky Sports sur l'absence de consignes données à Piastri après la Safety Car, Norris a confirmé qu'il n'en attendait pas nécessairement.

"J'étais sur de meilleurs pneus, mais je ne m'attendais à rien. C'était quand même un duel difficile. On était proches au premier virage. C'est comme ça que ça doit se passer, évidemment."

"Je perds du temps à cause de ça, et lui aussi, mais c'est ce qu'on doit faire si on veut se battre pour un championnat."

"Si on essaie de rendre quelqu'un heureux, l'autre sera mécontent, donc c'est comme ça."

"Je pense qu'on a bien géré la situation, et que l'équipe a fait du bon travail."

Il y a 13 h

Oscar Piastri n'a pas converti sa pole en victoire ce dimanche à Imola. Surpris dès le départ par Max Verstappen, l'Australien a reconnu avoir commis une erreur en abordant Tamburello : "J'ai freiné trop tôt. C'était aussi une belle manœuvre de Max. C'est évidemment décevant, mais on a aussi pris quelques mauvaises décisions ensuite."

Déjà relégué derrière la Red Bull, Piastri a tenté un arrêt anticipé au 14e tour pour chausser les pneus durs, mais le pari s'est retourné contre lui. "Ce n'était clairement pas notre meilleur dimanche. Il y a pas mal de choses à revoir. Bravo à Max et à Red Bull. Ils ont fait du bon boulot et ils avaient le rythme aujourd'hui."

Le timing de la VSC, déclenché par l'abandon d'Esteban Ocon, a également joué contre lui. Verstappen et Norris ont pu s'arrêter sans perte majeure, tandis que Piastri n'avait plus de train neuf pour s'aligner sur la même stratégie : "La VSC est tombée parfaitement pour Max et Lando. J'avais déjà utilisé mes deux trains de pneus durs, donc la relance était vraiment difficile."

Dans les derniers tours, il a tenté de défendre face à Norris, mais n'a pas pu résister. "J'ai fait de mon mieux pour garder la deuxième place mais je n'avais plus assez d'adhérence." Et de revenir sur ce duel fratricide : "J'ai essayé de tenir, mais je manquais clairement de grip. Je savais qu'il finirait par passer, c'était inévitable. Mais je n'allais pas me laisser faire sans me battre."

Oscar Piastri est néanmoins dans une série de, désormais, six podiums consécutifs. Espérons que Monaco lui soit bénéfique.

Il y a 13 h

Sixième à l'arrivée du Grand Prix d'Émilie-Romagne, Charles Leclerc a livré une prestation très engagée dans le peloton, avec notamment des duels musclés face à Pierre Gasly et Alex Albon. Frustré par sa 11e place sur la grille, le pilote Ferrari a expliqué à Sky Sports avoir été contraint de prendre des risques pour tenter de sauver son week-end.

"Je le disais avant la course : c'est l'un de ces Grands Prix où il faut rouler avec le cœur et sortir un peu les coudes."

"Dans ces conditions, on est très souvent à la limite, parfois un peu au-delà."

Conscient du contexte difficile pour Ferrari, Leclerc n'a pas cherché à masquer sa frustration : "Quand on part onzième, en tant que pilote, je ne peux pas accepter la situation dans laquelle on se trouve."

Interrogé sur ses affrontements en piste, il a écarté toute responsabilité dans la manœuvre avec Pierre Gasly : "J'ai pris des risques. Mais avec Pierre, je ne pense pas avoir dépassé la limite ni être en faute. C'était un incident de course". Une analyse qui rejoint d'ailleurs celle du pilote Alpine lui-même, qui a reconnu s'être mal repositionné hors trajectoire en voulant lui laisser de la place.

Sur sa défense rugueuse face à Albon, Leclerc a été plus nuancé : "Avec Alex, c'était clairement à la limite, c'est certain." Dans une autre intervention, il a précisé qu'il s'était contenté d'exploiter les règles telles qu'elles sont écrites, admettant que ce n'est pas forcément beau à voir, mais que c'est ce qu'il faut faire dans ce genre de course.

Il y a 13 h

Max Verstappen a remporté une victoire sans bavure au Grand Prix d'Émilie-Romagne, sa deuxième de la saison, en s'imposant dès le départ face à Oscar Piastri. Le Néerlandais a ensuite déroulé sa course en tête, maîtrisant parfaitement les deux neutralisations et profitant d'une Red Bull nettement plus compétitive que vendredi.

"Le départ n'a pas été particulièrement bon, mais j'étais sur la trajectoire extérieure, la ligne normale, alors je me suis dit ‘je vais tenter de plonger à l'extérieur' — et ça a très bien marché."

Grâce à ce dépassement, Verstappen a pu imprimer son rythme : "Ça a libéré notre potentiel, car une fois en tête, la voiture était bonne. Je pouvais gérer mes pneus."

Il a souligné les progrès réalisés en seulement 48 heures : "Grosse amélioration par rapport à vendredi, et je suis très content de ça."

Le timing du VSC, déclenché au 29e tour, a joué en sa faveur : "Le VSC est tombé au bon moment pour rentrer aux stands. Même après ça, en pneus durs, on avait un bon rythme. Puis il y a eu la Safety Car, donc tout le peloton s'est regroupé. Mais à la relance, on a bien géré les choses et on a ramené la victoire."

Verstappen a salué le travail collectif dans un week-end important pour Red Bull : "Je suis incroyablement fier de tout le monde. C'était une semaine très importante pour nous. La voiture a très bien fonctionné. Et l'exécution de la course, le moment choisi pour les arrêts comme les arrêts eux-mêmes, tout a été très bien fait."

À la radio, Christian Horner n'a pas manqué de souligner la symbolique de cette victoire : "Waouh Max. 400 Grands Prix et tu gagnes celui-là. Superbe course, superbe week-end. Tu as vraiment dominé."

Ce à quoi Verstappen a répondu : "Super week-end. Exécution parfaite dans tous les domaines. Merci beaucoup, et pour notre 400e course ! Un samedi et un dimanche très solides. C'est mérité. Beau boulot."

Interrogé par Sky Sports, Horner est revenu sur le dépassement clé du premier virage : "Ce virage 1, c'était à quitte ou double. Oscar a été correct, il lui a laissé la place, mais Max venait de loin et il s'est engagé complètement. C'est ça qui a tout déclenché. On ne l'a plus revu ensuite. Il est incroyablement décisif. Il est juste exceptionnel dans ces situations."

Le directeur de Red Bull a par ailleurs clarifié les priorités : "J'ai toujours dit que ce championnat est un marathon. On est à la septième course et on en a gagné deux. Ce qui compte, c'est la position à la fin. Il faut rester dans le rythme pendant cette phase. On retrouve notre forme. Le week-end prochain, ce sera un défi complètement différent, et il y aura ensuite un changement de règlement." Et de conclure sans ambiguïté : "Notre priorité totale, c'est le championnat pilotes. On a un numéro 1 très clair dans l'équipe, et c'est là que se concentre notre objectif."

Il y a 13 h

Parti 12e sur la grille, Lewis Hamilton a conclu son Grand Prix d'Émilie-Romagne à la quatrième place, au terme d'une course qu'il juge globalement réussie, autant sur le plan personnel que collectif. Le Britannique s'est montré agréablement surpris par la compétitivité retrouvée de sa Ferrari à Imola.

"Je ne m'attendais vraiment pas à finir quatrième aujourd'hui", a-t-il avoué sur Sky Sports.

"Je ne savais pas jusqu'où on pourrait remonter, vu notre position de départ, mais la voiture a vraiment été excellente. L'équipe a fait un travail fantastique sur la stratégie, tout a été parfait."

Hamilton a tenu à souligner la qualité des échanges avec son ingénieur Riccardo Adami : "Je pense qu'on progresse petit à petit, et je trouve que Riccardo et moi avons fait un super boulot en termes de communication."

"J'étais calme, donc je pense qu'il l'était aussi, et toute l'équipe a gardé son calme pour exécuter la stratégie. Les arrêts aux stands ont aussi été parfaits."

À l'arrivée, le septuple champion du monde regrettait presque de ne pas avoir eu quelques tours de plus : "Dans l'ensemble, c'était super. J'espérais quelques tours supplémentaires. Évidemment, la Safety Car nous en a privés, sinon on aurait peut-être pu se battre pour le podium."

Il y a 13 h

Charles Leclerc était sous enquête après sa défense musclée sur Alex Albon à la chicane de Tamburello, jugée potentiellement hors limites par la direction de course. Les commissaires ont examiné l'incident et décidé de ne pas infliger de sanction, notamment en raison du comportement du pilote Ferrari juste après l'action.

Selon le rapport officiel, Leclerc aurait forcé Albon à sortir de la piste à la sortie du virage 2, en possible infraction à l'article 2 b) du Chapitre IV de l'Annexe L du Code Sportif International. Après examen des données GPS, des caméras embarquées, de la vidéo et des chronos, les commissaires ont toutefois précisé que "le pilote de la voiture 16 a volontairement rendu la position avant la fin de l'enquête, afin d'atténuer l'infraction alléguée."

Cette restitution immédiate de place a conduit les commissaires à classer l'affaire sans suite : "Dans ces circonstances, aucune autre action n'a été entreprise." Une décision conforme au règlement, qui encourage les pilotes à corriger d'eux-mêmes une manœuvre limite, à condition que cela soit fait rapidement et sans ambiguïté.

Leclerc, qui avait reconnu que cette manœuvre se situait "clairement à la limite", en ressort donc sans pénalité, mais avec un rappel implicite sur l'équilibre entre agressivité et respect des limites du règlement sportif.

Il y a 13 h

Lewis Hamilton : au-delà de la piste, un horizon sans limites

02/04/2024

Lewis Hamilton : au-delà de la piste, un horizon sans limites - Crédit photo : Mercedes - Jiri Krenek
Crédit photo : Mercedes - Jiri Krenek 

Lewis Hamilton, entre passion et transition : du circuit de F1 aux plateaux de cinéma et aux podiums de mode, le pilote esquisse pour GQ son après-sport tout en visant un dernier triomphe avec Mercedes avant de rejoindre Ferrari.

Dans une interview donnée à GQ, Lewis Hamilton s'est confié sur pas mal de points : "l'après-F1", ses hobbies, son engagement dans le cinéma, la mode mais aussi et surtout la F1. Il se confie ainsi sur cette dernière saison avec Mercedes, ce dernier défi avant le passage chez Ferrari, et revient, une fois de plus sur la controverse Abou Dabi 2021.

Lewis Hamilton, dans les moments intermédiaires de ses 18 saisons en Formule 1, a côtoyé des légendes de divers domaines tels que le cinéma, la musique et la mode, des univers pour lesquels il a développé une affinité croissante tout en devenant le pilote le plus victorieux de l'histoire de la F1. Cette interaction l'a amené à réfléchir profondément sur la préparation à la vie après le sport, un sujet de conversation récurrent avec les athlètes vieillissants qu'il a rencontrés.

"J'ai parlé à tant d'athlètes incroyables, de Boris Becker à Serena Williams, en passant même par Michael Jordan", explique Hamilton, 39 ans. "En discutant avec des légendes que j'ai rencontrées en chemin, certaines à la retraite ou d'autres encore en compétition, et cette peur de ce qui vient ensuite, le manque de préparation pour l'après. Beaucoup d'entre eux ont dit : 'J'ai arrêté trop tôt.' Ou : 'Resté trop longtemps.' 'Quand c'est fini, je n'avais rien planifié.' 'Mon monde entier s'est écroulé parce que toute ma vie a été dédiée à ce sport.'"

"Plusieurs parmi eux exprimaient cela en disant : 'Je n'avais pas planifié et c'était un peu le bazar parce que j'étais vraiment perdu après. Il y avait un tel vide. Un tel trou. Et je n'avais aucune idée de comment le combler. Et j'étais tellement pressé au début d'essayer de le combler que tu le comble avec la mauvaise chose. Et tu fais quelques erreurs. Et puis finalement, tu trouves ton chemin.' Certains ont pris plus de temps. Certains ont pris moins de temps. Mais cela a juste fait réfléchir mon esprit sur : Bon, quand je m'arrête, comment éviter ça ? Et donc, j'ai pris au sérieux la recherche d'autres choses qui me passionnaient."

Issu d'un milieu modeste et ayant commencé la course à l'âge de huit ans, Hamilton a longtemps cherché l'acceptation à travers ses victoires, considérant la course comme son unique voie vers la réussite. Ce n'est que plus tard qu'il s'est senti à l'aise de diriger cette partie de lui-même qu'il avait réprimée, vers d'autres arènes créatives, découvrant que ces nouvelles passions pourraient non seulement compléter sa carrière de course, mais aussi enrichir son âme et le préparer pour la deuxième moitié de sa vie.

Sa découverte des industries créatives et son engagement dans la musique, la mode et le cinéma lui ont souvent valu des critiques, beaucoup le jugeant pour s'éloigner de l'image traditionnelle d'un pilote de course. Cependant, Hamilton considère ces activités non comme des distractions, mais comme des extensions de sa personnalité, des moyens d'expression qui lui sont essentiels.

En évoluant dans un sport qui gagne en maturité et attire de plus en plus d'investissements, Hamilton a été témoin du lissage des aspects les plus rugueux de la F1 et aspire à montrer qu'un pilote peut aussi être une personnalité complexe et multidimensionnelle. Malgré les défis et les critiques, il reste déterminé à repousser les limites de ce qu'un pilote de F1 peut être et faire, tout en se préparant pour la vie après la course, avec un intérêt particulier pour le cinéma et la mode.

Pour passer à l'univers d'Hollywood, Lewis Hamilton est engagé un projet d'envergure : la production d'un film sur la Formule 1, en collaboration avec Brad Pitt, Joseph Kosinski et Jerry Bruckheimer, l'équipe derrière Top Gun: Maverick. Ce film, potentiellement le plus attendu et le plus authentique des films de course, marque une nouvelle étape dans la diversification des passions d'Hamilton.

Depuis sa jeunesse, Hamilton a été un cinéphile assidu, et sa carrière en F1 l'a mis en contact avec des figures majeures du cinéma. Une amitié notable s'est développée avec Tom Cruise, suite à une invitation sur le tournage de "Edge of Tomorrow" (2014), renforçant son intérêt pour le cinéma. Hamilton raconte : "Mon assistant m'a appelé : 'Tom Cruise t'invite sur le plateau.' J'ai fait : 'Vraiment ?! Annule tout ce que j'ai !'"

Leur relation a nourri chez Hamilton l'ambition de participer à un projet cinématographique. Bien qu'il ait dû refuser un rôle dans "Top Gun: Maverick" à cause de son emploi du temps chargé en F1, cette expérience a semé les graines de sa future implication dans la production cinématographique.

Hamilton souligne l'importance de l'authenticité dans son projet de film sur la F1, cherchant à captiver aussi bien les aficionados de longue date que les nouveaux fans attirés par des productions comme la série documentaire (enjolivée et scénarisée un minimum...) "Drive to Survive" de Netflix. Il explique : "Mon travail a vraiment consisté à appeler les incohérences. 'Ça, ça n'arriverait jamais.' 'Voilà comment ça se passerait.' Juste leur donner des conseils sur ce qu'est vraiment la course."

Ce film ambitionne de capturer l'essence de la F1, une tâche que Hamilton prend très à cœur, conscients des défis liés à la représentation de la course à l'écran. Sa passion pour le cinéma, combinée à son expérience en F1, lui donne une perspective unique pour guider ce projet.

Hamilton ne voit pas ce projet comme un concours avec d'autres films de course ("Rush" de 2013, "Le Mans 66" de 2019 et etc.) mais comme une opportunité d'enrichir le genre. Il reste humble face aux réalisations précédentes tout en aspirant à apporter quelque chose de nouveau et d'excitant : "Je ne me sens pas en compétition avec ces films, mais je suppose que nous le serons probablement."

Si on veut résumer l'implication du septuple champion du monde dans le cinéma, on peut dire que le passage d'Hamilton du circuit de F1 aux plateaux de tournage symbolise non seulement sa quête personnelle d'expression créative mais aussi son désir d'élargir l'appréciation de la F1 à un public global, mêlant son héritage sportif à un impact culturel durable.

Avant de se plonger dans le monde du cinéma, Lewis Hamilton a exploré l'univers de la mode. Dès 2007, il assiste à son premier défilé de mode, découvrant un milieu bien plus diversifié et mixte que celui de la course, ce qui le séduit immédiatement. Il explique : "Je viens d'un monde de la course où mon père et moi étions vraiment les seules personnes de couleur. Et puis, quand je suis allé dans le monde de la mode, c'était si mélangé, si diversifié. J'ai adoré."

Son incursion dans la mode lui a valu autant d'attention que de critiques, chaque choix de style - tresses, tatouages, bijoux, puis vêtements - étant scruté et jugé quant à son impact potentiel sur sa performance ou sur l'image du sport. Cette attention s'est accrue lorsqu'il a commencé à travailler avec Tommy Hilfiger, pour qui il a conçu cinq collections entre 2018 et 2020, une expérience qu'il décrit presque comme un stage intensif.

Pour célébrer sa première collection, Hamilton s'est rendu à une fête à New York avant le Grand Prix de Singapour, un choix qu'il reconnaît n'être pas idéal comme préparation à une course. Pourtant, malgré les sceptiques, sa performance à Singapour a été l'une des meilleures, prouvant qu'il pouvait jongler entre ses passions sans compromettre sa carrière en F1. Même Niki Lauda, champion du monde à trois reprises, doutait de ces choix, mais Hamilton a fini par lui montrer qu'il était possible de conjuguer ces différents intérêts.

Aujourd'hui, l'intérêt de Lewis Hamilton pour la mode dépasse le simple désir de porter ou de créer des vêtements. Il envisage d'influencer l'industrie de manière plus ambitieuse, en soutenant des initiatives de diversité et en aidant des marques de mode indépendantes qu'il admire. Il rêve même de créer son propre groupe à l'image de LVMH, diversifié et influent. Hamilton est conscient des défis, notamment en termes de financement et de soutien structurel dont ces jeunes marques ont besoin pour s'épanouir sans se faire absorber par de grands groupes. Son engagement dans la mode reflète donc une vision à long terme, visant à transformer l'industrie de l'intérieur tout en promouvant la diversité et l'innovation.

Pour en revenir à la F1, on peut dire que l'année 2024 marque un tournant passionnant pour Lewis Hamilton, qui envisage désormais l'avenir avec une anticipation renouvelée, contrairement aux années précédentes, où sa vie était rythmée par les saisons de F1. Et la grande révélation de cette saison, voire de l'histoire de la F1, a été son départ annoncé de Mercedes pour Ferrari en 2025, introduisant une dynamique inédite : courir pour une équipe tout en anticipant le futur avec une autre.

Et Hamilton aborde cette saison de transition avec détermination, cherchant à offrir à Mercedes la meilleure année possible, malgré les réactions mitigées à son annonce. "Mon engagement envers l'équipe est exactement le même que les années précédentes : je veux tuer toutes les autres équipes. Nous voulons les battre. Ma démarche reste la même jusqu’au bout", a expliqué le numéro 44.

D'autant plus que cette saison, en 2024, Hamilton se sent au sommet de sa forme physique, s'entraînant plus dur que jamais. Il est conscient que rien n'est acquis, mais reste excité par le présent tout en concevant des plans pour l'avenir. Il mentionne avoir manifesté plusieurs de ses accomplissements, y compris son futur passage à Ferrari, une décision qui a toujours figuré parmi ses aspirations : "Je pense que c'est peut-être une manifestation plus inconsciente du début de ma vie. Mais ça a toujours été là pour moi. Pour l’instant, cependant, je vais élever Mercedes aussi haut que possible cette année."

Cette dernière saison avec Mercedes intervient après deux années sans victoire pour Hamilton, une période dominée par Red Bull et Max Verstappen. La fin de la saison 2021, marquée par une décision controversée du directeur de course, reste un souvenir douloureux pour Hamilton, bien qu'il se dise en paix avec cet épisode. Cette expérience, ainsi que le soutien indéfectible de ses fans malgré les résultats, lui ont appris l'importance de la résilience et de la capacité à rebondir.

Ainsi, quand le journaliste de GQ lui a demandé s'il a été volé en 2021, sa réponse a été : "Est-ce que j'ai été volé ? Évidemment. Je veux dire, tu connais l'histoire. Mais je pense que ce qui était vraiment beau à ce moment-là, et ce que j'en retiens, c'est que mon père était avec moi. Et nous avions traversé ces immenses montagnes russes de la vie ensemble, des hauts et des bas. Et le jour où ça m'a fait le plus mal, il était là, et la façon dont il m'a élevé était de toujours me lever, de garder la tête haute. Et je suis évidemment allé féliciter Max, sans me rendre compte de l'impact que cela aurait, mais j'étais aussi très conscient du fait qu'il y avait un mini-moi qui regardait. C’est le moment déterminant de ma vie. Et je pense que c'était vraiment le cas. Je l'ai senti . Je ne savais pas comment cela allait être perçu. Je ne l'avais pas visualisé. Mais j’en étais définitivement conscient : ces 50 prochains mètres que je marche, c’est là que je tombe au sol et que je meurs – ou que je me relève."

Hamilton envisage cette période comme une opportunité de raconter une histoire de résurgence, s'inspirant de sa passion pour le cinéma et les récits de come-back. Son engagement envers Mercedes reste total, avec l'ambition de vaincre ses rivaux jusqu'à la fin de son contrat, tout en gardant un œil sur le futur chez Ferrari. Pour faire un parallèle avec le cinéma : les gens aiment les happy ends et on espère vraiment que Lewis Hamilton termine sa carrière sur une note victorieuse, refermant ainsi en beauté son histoire en F1.

Référence GQ

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