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Michel Boeri en dit plus sur le contrat et l'avenir du Grand Prix de Monaco

25/05/2023

Michel Boeri en dit plus sur le contrat et l'avenir du Grand Prix de Monaco - Crédit photo : F1
Crédit photo : F1 

"Nous sommes en période d'essai". Ces quelques mots résument à eux seuls la situation dans laquelle se trouvent Monaco et de son Grand Prix suite à la signature du dernier contrat avec la F1.

Maître Michel Boeri, c'est un personnage unique, un grand Monsieur et, surtout, le président de l'Automobile Club de Monaco depuis 1972, année du premier sacre mondial d'Emerson Fittipaldi en Formule 1. Interviewé par Nice-Matin, le président de l'ACM explique ce qu'il en est avec le nouveau contrat entre son Grand Prix national et la Formule 1.

Dans cette interview, Michel Boeri fait une entrée en matière franche qui pointe du doigt les gens ayant bradé Monaco à la F1, plus que Stefano Domenicali d'ailleurs : "A force de reculer vers le précipice, à moins d'être suicidaire on signe. Le problème, c'est ce qu'on signe. Et, apparemment, ceux qui doivent partager la responsabilité de cette signature n'ont pas dû bien lire le contrat. Mais on se fait à tout, on a résisté à deux guerres mondiales, on résistera bien à un contrat de plus rédigé ou inspiré par M. Domenicali."

Le contrat actuel a prolongé la présence de Monaco au calendrier de la F1 jusqu'en 2025, inclus. Mais ceci ne s'est pas fait sans concession pour ce "contrat-cadre". Maître Boeri explique : "Je rejoins M. Domenicali sur le fait que nous sommes en période d'essai. Ou cela va marcher entre nous ou alors il ne va rien se passer."
Rien n'est acquis et il sera bon de voir qu'elle en sera l'évolution, le président de l'ACM expliquant qu'il veut maintenir ce symbole monégasque ("Le Grand Prix : c'est une entreprise d'Etat.") mais qu'il ne baissera pas sa culotte pour autant (loin de là !) : "Si nous étions désireux de continuer et pas lui, c'est comme dans les couples, on ne pourra pas forcer les gens à rester ensemble. En ce qui nous concerne, on fera tout pour garder le Grand Prix parce que chez nous, c'est une tradition, une image importante et mondiale. Il serait idiot, au prétexte de sympathie ou d'antipathie, de sacrifier un monument pareil. Donc, en 2025, on fera tout pour que ce contrat soit renouvelé. Cela ne veut pas dire tout accepter mais retourner à la négociation, certainement."

Après, comme il l'explique, à Liberty Media de comprendre que Monaco et ses 60000 spectateurs dans le week-end ne peuvent pas s'aligner face à des ogres comme Miami et ses week-ends à 400000 personnes. "Nous espérons que nos amis américains auront la capacité de comprendre que si le règlement doit être appliqué à tous, il y a toujours des exceptions nécessaires. Même dans les Évangiles, cela existe."

Que reste-t-il donc à l'ACM ? Quels sont les pouvoirs vestigiaux ? "La capacité d'organiser notre circuit, c'est-à-dire de le construire, de le gérer, de permettre à certaines personnes d'y accéder. Nous sommes maîtres dans le périmètre qui nous est dévolu ; eux sont maîtres dans celui qu'ils se sont choisi".
Et la F1 gère quoi désormais ? "Ils ont choisi l'image, la retransmission, les retombées économiques. On ne peut pas dire qu'ils aient été empruntés, loin de là. Ce sont des gens à la pointe du progrès. Et le progrès, parfois, c'est difficile à suivre, mais on essaye."

Les aménagements du circuit doivent d'ailleurs évoluer et la F1 est gourmande : "Nous avons signé un contrat au terme duquel un certain nombre de places VIP doivent être offertes à la Formule 1. Nous sommes encore très loin du nombre de places qu'ils demandent mais nous avons une structure qui pourrait être placée en entrée des stands en 2024 [entre la Rascasse et le virage Antony Nogues], et pourrait contenir jusqu'à 600 personnes".
Mais Michel Boeri ne se laisse pas démonter : "Comme dans les ménages, est-ce que nous allons partager les frais de construction ? Étant entendu que nous espérons disposer de 300 places comme la Formule 1."

Pour en revenir au contrat, Maître Boeri détaille : "On va s'essayer en union contractuelle relativement libre cette année, je suppose que cela va très bien se passer, parce qu'ils ont des dirigeants extrêmement compétents qui savent apprécier une situation au-delà des cabinets d'avocats, qui sont toujours au milieu de toutes ces affaires et qui, au lieu de favoriser l'entente, sont là pour soulever tous les points qu'ils imaginent négatifs. Je pense que M. Domenicali, qui est un latin, a une idée exacte des affaires. Il sait ce qui est possible et ne l'est pas, et je ne vois pas l'intérêt qu'il aurait à sacrifier Monaco sur l'autel de la patrie et d'avoir le titre de celui qui a étranglé le Grand Prix de Monaco."

Pour lui, la situation n'est pas agréable, avec une liberté qui n'est plus celle du passé : "C'est contraignant, c'est fatigant, ça ne nous plaît pas car nous avions l'habitude d'une certaine liberté que nous avons perdue. Mais nous n'avons pas perdu l'essentiel, qui est quand même la gestion, l'esprit, l'image du Grand Prix. Et dans cette petite Principauté un courant de bénévolat continue d'exprimer une certaine volonté de servir son pays."

Et l'évaluation est constante puisqu'il faudra dresser un bilan du Grand Prix de Monaco 2023 sous cette nouvelle formule "collaborative". Même s'il sait ce que l'ACM peut faire, Michel Boeri ne cache pas qu'ils sont un peu dans l'inconnu : "Je ne suis pas dans la tête des dirigeants de la Formule 1 et je ne sais pas ce qu'ils en attendent. Même si c'était bien fait, je ne sais pas s'ils n'en voudront pas plus. Être raisonnable, c'est avoir la patience d'attendre un an de plus. Il faut avoir le calme des vieilles troupes et ne pas s'agiter pour rien."
Ce qui pourrait décourager le vénérable président de l'ACM, provoquer son retrait ? "Si ce n'est plus du sport mais une bataille juridique dix fois par jour, où est l'intérêt ?"

Regrette-t-il l'époque de Bernie Ecclestone qui dit que Monaco est un "joyau" à préserver ? "AVec Bernie cela a été une histoire difficile au début, mais c'était un homme de parfait bon sens et il savait ne pas exiger de Monaco ce que nous ne pouvions pas donner. Il en avait compris les spécificités. Et puis avec Bernie on n'avait pas besoin de trois cabinets d'avocats, la discussion était dure mais quand c'était acté, on signait un contrat en trois pages et jamais il n'y dérogeait. Aujourd'hui, le contrat fait 65 pages."

Et Jean-Mari Balestre "qu'il aimait détester" ? "Avec Balestre c'était une histoire de couple orageuse. Quand je voulais il ne voulait pas, et inversement. Cela a été très difficile et quand on s'est dit que l'abstinence ce n'était pas si mal, on s'est parfaitement entendu. Balestre, c'était spécial. C'était un type extrêmement brillant mais totalement incontrôlable, il avait des fulgurances ce gars. Il avait donné à la F1 un lustre que n'avait pas donné Bernie, qui était beaucoup plus près de ses sous. Je me souviens de réceptions données par Balestre, en particulier à Versailles, qui étaient exceptionnelles. On a changé d'époque."

Pour en revenir sur les VIP, il explique que Monaco "donne l'image qu'on concevait en Europe d'un certain luxe, d'une certaine tradition". Maître Boeri ne minimise pas l'impact de ces personnes et de ce qu'elles amènent en termes d'image. Mais, pour lui, c'est un peu aux Américains de se bouger l'arrière-train car ils en tirent majoritairement les fruits pour leur propre compte : "Déplacer des grandes vedettes est économiquement et financièrement impossible. C'est peut-être le rôle de Netflix et des Américains d'amener les gens nécessaires, parce que ce n'est pas tant pour la publicité de Monaco mais pour la publicité du championnat du monde. Je compte beaucoup sur cette approche de nos amis américains, de cette façon de concevoir le spectacle. C'est évident qu'une pit lane avec des vedettes, compte tenu des réseaux sociaux notamment, c'est un apport qui est loin d'être négligeable."

Et, pour se recentrer sur le côté course, qu'en est-il des possibilités de modification du circuit ? Maître Boeri est répond aux fantasmes des Hermann Tilke en herbe, même s'il reste ouvert à ce que le Gouvernement Monégasque pourrait décider : "Prolonger le circuit avenue Princesse-Grace enquiquinerait la circulation, qui est plutôt fluide aujourd'hui pendant le Grand Prix, pour augmenter le circuit de 200 ou 300 m de long sur des portions où l'on ne double pas. Je ne vois pas l'intérêt sur le plan sportif. Mais si le gouvernement estimait qu'il est nécessaire d'agrandir le circuit, pourquoi pas."

Concluons cette revue du brillant entretien réalisé par Thomas Michel, à retrouver en intégralité dans le Monaco-Matin du 25 mai 2023, par le Grand Prix de France et ce qu'il en pense : "Si j'ai bien compris, M. Domenicali attend l'appel du président Macron. Je me réjouirai que le Castellet soit au calendrier par sympathie régionale, de même qu'il y a Imola ou Monza, mais je crois qu'ils auront du mal parce que l'on parle beaucoup trop de problèmes financiers. Je ne sais pas s'ils ont trouvé un mécène mais il est certain qu'avec nos interlocuteurs money is money."