La réunion du Conseil Mondial du Sport Automobile au Rwanda a permis de revenir sur les développements récents et les ajustements à venir pour la Formule 1.

La FIA et Stefano Domenicali ont salué une saison 2024 présentée comme un succès historique, marquée par le calendrier le plus long jamais organisé. Parmi les résultats notables, quatre pilotes issus de la FIA F2 feront le saut en F1 en 2025, une démonstration de l'efficacité de la pyramide sportive du karting à la F1... même si cet exemple reste une exception dans un système qui peine à être reproductible à cette échelle chaque année. Comme souvent, les succès ponctuels sont amplifiés pour masquer des failles structurelles plus profondes.

Sur le plan réglementaire, plusieurs ajustements ont été validés.

Pour 2025, un système de refroidissement des pilotes devient obligatoire dans des conditions climatiques extrêmes. Ce dispositif, développé en collaboration avec les équipes de F1, répond directement aux événements du Grand Prix du Qatar 2023, où plusieurs pilotes avaient subi des déshydratations sévères ou un épuisement dû à la chaleur. Le cas d'Esteban Ocon, qui avait vomi dans son casque, est resté emblématique de cette situation. Si l'initiative est bienvenue, il est regrettable qu'il ait fallu attendre de telles extrémités pour agir.

Du côté financier, les règlements 2025-2026 incluront une définition élargie des "initiatives durables", désormais exclues du plafond budgétaire. Ce geste vise à encourager les efforts pour une meilleure durabilité environnementale, bien que certains pourraient se demander si cette ouverture ne risque pas d'être utilisée pour contourner d'autres restrictions financières.

Pour 2026, plusieurs révisions ont été apportées : adoption d'un langage neutre dans l'ensemble du règlement, autorisation des travaux aérodynamiques dès le 1er janvier 2025, et création d'une nouvelle section baptisée "règlements opérationnels". Ces derniers visent à mieux encadrer des activités comme les essais aérodynamiques ou moteurs, ainsi que les périodes de fermeture obligatoire, auparavant dispersées dans les règlements sportifs.

Enfin, les règlements techniques pour 2026 ont été raffinés afin de clarifier les attentes avant que les équipes ne se lancent pleinement dans la conception des monoplaces répondant à ces nouvelles normes. Cela devrait offrir une base plus stable, bien que, comme souvent, le diable se cache dans les détails, et les interprétations des équipes ne manqueront pas de soulever des débats.

Il y a 10 h

Le Conseil Mondial du Sport Automobile de la FIA a validé les nouvelles régulations techniques pour le Championnat du Monde des Rallyes (WRC), ouvrant une nouvelle ère à partir de la saison 2027. Baptisées "WRC27", ces règles résultent d'une collaboration approfondie entre les différents acteurs du WRC, notamment les constructeurs, les promoteurs et les équipages. Elles visent à relancer un championnat qui, en 2024, traverse une crise d'attractivité et de participation.

Ces régulations s'étendront sur un cycle de dix ans, offrant ainsi un cadre stable pour les constructeurs et les équipes afin de planifier leurs investissements. Dans un contexte où la diversité des motorisations et des designs dans l'industrie automobile est plus importante que jamais, le WRC entend s'adapter tout en réduisant les coûts pour attirer de nouveaux participants.

L'un des changements majeurs réside dans l'adoption d'une cellule de sécurité commune, dérivée de la génération actuelle des Rally1. Cette base standardisée permettra de monter des carrosseries issues de presque tous les segments automobiles : hatchbacks, berlines, SUV (Ford a déjà fait le premier pas avec son petit Puma, dans un sens), voire des concept-cars spécialement conçus pour le rallye. Cette flexibilité est essentielle pour refléter les tendances actuelles du marché et rendre le WRC attractif pour les marques qui souhaitent exposer leurs véhicules dans un environnement compétitif.

Les coûts des voitures seront plafonnés à 345000 €, une baisse de plus de 50 % par rapport à la génération actuelle. Cette réduction ne repose pas sur un plafond budgétaire contraignant mais sur des spécifications techniques plus économiques : composants simplifiés, matériaux plus durables et standardisation accrue. Les coûts d'exploitation des équipes seront également limités par des mesures visant à réduire les effectifs, les frais logistiques, et en augmentant l'usage des infrastructures locales pour les événements.

En matière de motorisation, le WRC se positionne comme un laboratoire de la diversité : moteurs thermiques utilisant des carburants durables, hybrides, voire électriques. L'objectif initial est de maintenir les moteurs à combustion interne durables pour 2027, avec la possibilité d'introduire progressivement des systèmes hybrides ou entièrement électriques selon les besoins et les avancées technologiques. Une approche qui s'inscrit dans l'évolution actuelle du secteur automobile, tout en gardant la durabilité environnementale au cœur des priorités.

Les nouvelles régulations ouvrent également la voie à une convergence possible avec le Championnat du Monde de Rallycross (WRX), lui aussi en grande difficulté. Bien que des ajustements supplémentaires soient nécessaires, les équipes pourraient théoriquement engager des programmes parallèles en adaptant leurs véhicules aux besoins spécifiques des deux disciplines.

Plusieurs acteurs de la discipline ont salué ces régulations tout en soulignant le travail encore nécessaire pour transformer ces promesses en réalité.

Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, a déclaré : "Les règlements que nous avons approuvés aujourd'hui sont essentiels à la croissance à long terme du Championnat du Monde des Rallyes de la FIA. Ils posent les bases d'un avenir excitant en se concentrant sur la réduction des coûts, la durabilité et une participation élargie au plus haut niveau du rallye."

Pernilla Solberg, présidente de la Commission WRC de la FIA, a ajouté : "Je tiens à remercier tous les membres de la Commission et le groupe de travail technique du WRC pour l'important travail accompli jusqu'ici. Nous avons défini des objectifs clairs en nous basant sur les retours des concurrents, des organisateurs et des fans, ce qui a abouti à des règlements qui réduiront massivement les coûts et permettront aux équipes indépendantes de rivaliser avec les constructeurs, tout en offrant au WRC la flexibilité nécessaire pour rester pertinent face à l'évolution rapide de l'industrie automobile. Il reste encore du travail à faire, mais je suis vraiment enthousiaste pour cet avenir."

Malcolm Wilson, directeur général de M-Sport Ford WRT, a insisté : "Je pense que les règlements approuvés aujourd'hui sont la bonne direction pour le WRC. Nous devons avoir de nouvelles entrées, davantage d'équipes et de pilotes compétitifs au plus haut niveau, et ces règlements pour 2027 encourageront cela. Ils permettront aussi de donner plus d'opportunités aux jeunes pilotes, ce qui est essentiel pour le succès à long terme du sport, et il est également crucial que nous rendions le WRC plus abordable, permettant aux équipes de rivaliser avec les constructeurs."

Si ces annonces sont prometteuses, elles s'inscrivent dans un contexte délicat. Le WRC et le WRX sont loin de leur âge d'or, avec un manque de constructeurs engagés et une base de fans en déclin, tout le contraire de la F1. Ces nouvelles régulations représentent une tentative de relancer une discipline qui lutte pour rester pertinente face à une industrie automobile en transformation rapide et elle-même en crise.

Reste à voir si ces efforts porteront leurs fruits, mais une chose est sûre : le WRC27 marque une prise de conscience des défis auxquels le sport fait face.

Il y a 9 h

Voilà la Valhalla d'Aston Martin, enfin

11/12/2024 Automobile

Voilà la Valhalla d'Aston Martin, enfin - Crédit photo : Aston Martin
Crédit photo : Aston Martin 

L'Aston Martin Valhalla associe un V8 biturbo de 828 ch à trois moteurs électriques (251 ch), offrant 1079 ch et 1100 Nm. Avec un 0-100 km/h en 2,5 s, une vitesse de 350 km/h et une aérodynamique active, cette supercar hybride promet des performances hors pair.

L'Aston Martin Valhalla, annoncée comme la supercar ultime pour les passionnés de conduite, s'impose par une combinaison éblouissante de performances sur route et sur circuit. Avec ses chiffres impressionnants et son approche technique novatrice (ou du moins actuelle), cette voiture a pour prétention de redéfinir les attentes en matière de supercars hybrides.

Le cœur de la Valhalla est une chaîne cinématique hybride rechargeable (PHEV) développant une puissance cumulée de 1079 ch et un couple de 1100 Nm. Le moteur à combustion interne est un V8 biturbo de 4,0 litres à vilebrequin à plat, spécialement conçu pour ce modèle. Produisant à lui seul 828 ch, il s'agit du moteur V8 le plus performant jamais monté dans une Aston Martin, avec une puissance spécifique de 207 ch par litre. Ce moteur est complété par trois moteurs électriques offrant une puissance combinée de 251 ch. Deux d'entre eux alimentent les roues avant tandis que le troisième est intégré à la nouvelle transmission à double embrayage et huit rapports (DCT) pour soutenir l'essieu arrière. En mode 100 % électrique, la voiture peut parcourir jusqu'à 14 km avec une vitesse maximale de 140 km/h.

Les performances sont à la hauteur de ces chiffres impressionnants : un 0 à 100 km/h expédié en 2,5 secondes et une vitesse de pointe limitée électroniquement à 350 km/h. Ces chiffres sont obtenus grâce à une gestion avancée du couple et de la dynamique du véhicule, incluant un contrôle vectoriel du couple et un différentiel arrière électronique (E-diff). Cette architecture permet également à la Valhalla de fonctionner en mode électrique sur les roues avant uniquement, renforçant son efficacité énergétique et ses capacités en régénération de l'énergie au freinage.

L'aérodynamisme actif joue un rôle clé dans les performances exceptionnelles de la Valhalla. Inspiré des technologies de la Valkyrie et de la Formule 1, ce système gère plus de 600 kg d'appui à partir de 240 km/h et maintient cette valeur jusqu'à la vitesse maximale. Les ailerons avant et arrière sont équipées de surfaces mobiles qui ajustent automatiquement l'angle d'attaque pour réduire la traînée (DRS) ou maximiser l'appui selon les besoins.

Pour être plus précis, en modes purement électrique, Sport et Sport+, l'aileron arrière actif reste replié pour préserver la silhouette de la Valhalla. En mode Race, l'aileron arrière en T se soulève de 255 mm sur de puissants vérins hydrauliques pour une déportance maximale. En conjonction avec l'aileron arrière, la Valhalla utilise un aileron avant actif dissimulé, juste devant l'essieu avant, un composant essentiel à la façon dont la Valhalla contrôle le flux d'air en mode Race.

Développé avec un mécanisme unique pour contrôler et gérer le flux d'air sur plusieurs surfaces, l'aileron avant actif est réglé pour minimiser la traînée dans sa position par défaut. Lorsque le mode Race est sélectionné, l'aileron avant passe en mode d'appui maximal avec une gamme complète de mouvements, y compris une fonction DRS automatisée lorsque le véhicule détermine qu'il doit "purger" l'appui.

Au freinage, en mode Race, l'aileron arrière se déploie principalement comme un "frein à air", fonctionnant en tandem avec l'aileron avant actif pour modifier l'équilibre de la pression et assurer une stabilité optimale tout en offrant des performances de freinage incroyables.

Le châssis monocoque en fibre de carbone offre une rigidité exceptionnelle tout en maintenant le poids à sec à seulement 1 655 kg, résultant en un rapport poids/puissance impressionnant de 652 ch par tonne. Ce châssis est complété par des sous-châssis en aluminium et un système de suspension avant à poussoirs, semblable à ceux des monoplaces de Formule 1. Les amortisseurs adaptatifs Bilstein DTX sont ajustés pour offrir un équilibre parfait entre confort sur route et précision sur circuit, avec des paramètres spécifiques pour chaque mode de conduite : Sport, Sport+ et Race.

Le freinage est assuré par des disques en carbone-céramique de 410 mm à l'avant et de 390 mm à l'arrière, pincés par des étriers monoblocs ventilés. Ces disques sont légers et résistants à la chaleur, garantissant une performance constante même lors des utilisations les plus intensives. Le système de freinage intègre également une régénération de l'énergie pour optimiser l'efficacité énergétique.

Le design extérieur de la Valhalla allie esthétique et performance. La carrosserie en fibre de carbone, disponible en finition peinte ou exposée avec un vernis au choix (brillant ou satiné), est optimisée pour minimiser la traînée tout en maximisant l'appui. Les portes dièdres facilitent l'accès à l'habitacle grâce à des seuils abaissés et une position avancée du pilier A. Chaque détail, y compris les conduits intégrés aux portières pour refroidir le moteur et la transmission, a été conçu pour améliorer les performances.

L'intérieur s'inspire de la F1, avec des sièges monoblocs en fibre de carbone, une position de conduite basse pour un meilleur ressenti, et un volant au design sportif. L'interface conducteur (HMI) présente des informations claires sur un écran monté sur colonne, incluant des graphiques détaillant le flux énergétique en temps réel. Un écran tactile central permet d'accéder aux modes de conduite et à d'autres fonctions avancées.

Avec une production limitée à 999 exemplaires et des livraisons prévues à partir de la seconde moitié de 2025, la Valhalla incarne [enfin ! Elle s'est faite attendre !] une vision moderne et audacieuse de la supercar hybride.

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Catégorie Détails
Carrosserie Monocoque en fibre de carbone avec sous-châssis en aluminium à l'avant et à l'arrière, panneaux en fibre de carbone, y compris les clamshells avant et arrière.
Dimensions Hauteur 1 161 mm ; largeur (hors rétroviseurs) 2 011 mm ; longueur 4 727 mm ; empattement 2 760 mm. Poids à sec 1 655 kg avec options légères.
Moteur thermique V8 biturbo 4,0 L, vilebrequin à plat, pression de suralimentation maximale 3,0 bars, puissance maximale 828 ch.
Motorisation électrique Trois moteurs électriques produisant jusqu’à 251 ch, deux à l’avant et un intégré à la transmission arrière.
Transmission Boîte à double embrayage 8 rapports avec différentiel arrière électronique et transmission intégrée à la propulsion électrique.
Freins Disques carbone-céramique, 410 mm à l’avant et 390 mm à l’arrière, avec assistance par régénération.
Suspension Suspension avant à double triangulation avec ressorts et amortisseurs intégrés, suspension arrière multi-bras avec barres anti-roulis.
Roues et pneumatiques Pneus Michelin Pilot Sport S5 : 285/30 ZR20 à l’avant et 335/30 ZR21 à l’arrière. Jantes forgées en aluminium ou en magnésium en option.