Yuki Tsunoda a discrètement pris le volant de la Red Bull RB19 lors d'un test privé à Silverstone aujourd'hui, une séance tenue loin des projecteurs mais dont quelques images, capturées par "une source monégasque présente sur place", permettent de lever le voile. L'objectif de cette journée très ciblée : remonter aux origines de l'excellence technique qui a fait de la RB19 la monoplace la plus victorieuse de l'histoire moderne de la F1. Car en dépit d'une domination sans partage en 2023, le passage à la RB21 s'est révélé plus délicat qu'escompté.

Depuis son arrivée dans l'écurie mère pour le Grand Prix du Japon, en remplacement de Liam Lawson, Yuki Tsunoda cherche ses marques. Malgré ses qualités naturelles, le Japonais ne disposait avant Suzuka que d'une unique journée de roulage dans une Red Bull, au volant de la RB20 à Abu Dhabi, et de deux séances en simulateur. Une préparation maigre pour intégrer une équipe où le moindre centième compte. À ce stade de la saison, la deuxième RB21 n'avait toujours inscrit aucun point, et Christian Horner ne s'en est pas caché : "Nous reconnaissons qu'il reste beaucoup de travail à faire avec la RB21, et l'expérience de Yuki sera extrêmement précieuse pour aider à développer la monoplace actuelle."

En organisant cette journée dite TPC (Testing of Previous Cars) avec la RB19, Red Bull entend donc extraire des enseignements concrets, en opposant le ressenti du pilote sur une référence absolue à celui de la RB21, trop instable et imprévisible à ce jour. Tsunoda, pleinement impliqué dans cette mission d'investigation technique, l'a résumé simplement : "J'espère identifier le facteur clé qui a rendu la RB19 si performante, afin qu'il puisse ensuite être intégré à la RB21 de cette année."

Les premières images de ce roulage, bien que captées à distance, confirment un programme de travail dense. Les ingénieurs doivent chercher à balayer un maximum de paramètres exploitables sur la RB21, qu'il s'agisse de l'équilibre mécanique, de la gestion des suspensions ou du comportement dans le vent latéral caractéristique de Silverstone.

Dans les paddocks, cette initiative est interprétée comme un aveu de complexité autour du nouveau châssis, mais aussi comme un geste de confiance envers un Tsunoda désormais propulsé dans un rôle de développement que peu imaginaient pour lui en début d'année. Reste à voir si cette incursion dans les arcanes de la RB19 permettra de réorienter le travail sur la RB21 — et si les progrès attendus arriveront à temps pour inverser la tendance face à une concurrence qui n'attend pas.

Il y a 18 h

GP d'Arabie Saoudite : Piastri s’impose et vire en tête du championnat

20/04/2025

GP d'Arabie Saoudite : Piastri s’impose et vire en tête du championnat - Crédit photo : Red Bull Content Pool - Getty Images
Crédit photo : Red Bull Content Pool - Getty Images 

Oscar Piastri s’impose à Djeddah devant Verstappen et Leclerc, profitant d’une pénalité infligée au Néerlandais et d'un rythme solide. Le pilote McLaren devient leader du championnat. Norris remonte quatrième, tandis que Russell, Antonelli, Hamilton, Sainz, Albon et Hadjar complètent le top 10 du jour.

Oscar Piastri a décroché sa troisième victoire en quatre courses au terme d'un Grand Prix d'Arabie Saoudite maîtrisé de bout en bout. Parti deuxième, l'Australien a profité d'une pénalité infligée à Max Verstappen pour s'installer aux commandes et ne plus jamais les lâcher. Grâce à ce succès, il prend également la tête du championnat, devenant le premier Australien en tête depuis son manager Mark Webber en 2010.

Le départ fut agité : au premier virage, Verstappen s'est imposé face à Piastri en coupant l'intérieur, mais ce dépassement litigieux lui a valu cinq secondes de pénalité, qu'il a purgées au stand. McLaren a alors mis en place une stratégie parfaite : pendant que Piastri marquait Verstappen à la culotte, Lando Norris, parti 10e après son accident en qualifications, a tenté une remontée décalée en partant en pneus durs. Il a même mené la course un temps avant de céder la place à Piastri au moment de son arrêt.

En tête, le pilote australien a ensuite creusé un petit écart pour couper la ligne avec 2.843 s d'avance sur Verstappen, tandis que Charles Leclerc (3e) décroche son premier podium de la saison au volant d'une Ferrari solide mais toujours légèrement en retrait en rythme de course - et avec une SF-25 dont la performance en qualifs est à améliorer. Norris, malgré une belle remontée et un rythme intéressant, termine au pied du podium.

George Russell (5e) et Kimi Antonelli (6e) assurent un tir groupé Mercedes, devant un Lewis Hamilton toujours en adaptation chez Ferrari. Williams repart avec un double top 10 : Carlos Sainz (8e) signe son meilleur résultat pour l'écurie de Grove, et Alex Albon (9e) a résisté (grâce à un superbe travail d'aspiration insufflé par son coéquipier) dans les derniers tours aux assauts d'un très solide Isack Hadjar, qui prend le point de la 10e place.

Fernando Alonso échoue une nouvelle fois à la porte des points, 11e, tandis que Liam Lawson, sanctionné de 10 secondes pour avoir tiré tout droit dans un duel avec Jack Doohan, termine 12e. Suivent les deux Haas de Bearman et Ocon, la Sauber de Hülkenberg, l'Aston Martin de Stroll (comme quoi... même sans une Sauber, il est derrière l'un d'entre elles), puis Doohan et Bortoleto.

Le départ a aussi été marqué par un accrochage entre Pierre Gasly et Yuki Tsunoda dès les premiers virages. Le contact a provoqué un abandon immédiat du Français et une crevaison pour le Japonais, contraint lui aussi à l'abandon après un seul tour. Une intervention de la voiture de sécurité a été nécessaire pour évacuer les débris.

Avec trois vainqueurs différents en trois courses sur cinq, mais une constance remarquable, McLaren s'affirme comme la référence du moment. Piastri compte désormais dix points d'avance sur son coéquipier Norris, tandis que Verstappen devra composer avec une concurrence bien plus féroce que l'an passé.

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