Flavio Briatore sera à la tête d'Alpine ce week-end à Imola, mais sans en avoir ni le statut officiel ni les prérogatives réglementaires. Comme le révèle Andrew Benson pour la BBC, l'Italien ne possède pas de licence FIA, condition pourtant obligatoire pour être reconnu comme figure d'autorité par la Fédération. L'ancien team principal Oliver Oakes, en poste depuis seulement quelques mois, a quitté ses fonctions le 6 mai dernier pour "raisons personnelles". Depuis, Briatore assure l'intérim en tant que consultant, un rôle qui ne l'astreint à aucune formalité auprès de la FIA.
Dans les faits, Briatore "couvre les fonctions exercées auparavant par Oakes", selon Alpine, mais sans être considéré comme un membre du personnel. Il n'est donc pas déclaré dans le système de "compétitor staff registration" imposé par la FIA, qui vise à encadrer six postes-clés dans chaque écurie : directeur d'équipe, directeur sportif, directeur technique, team manager et deux ingénieurs de course. À défaut de team principal, c'est Dave Greenwood, directeur des opérations piste, qui est identifié comme "personne responsable dédiée" pour Alpine.
Greenwood, passé par Ferrari, Manor et Renault, a rejoint l'écurie en janvier en provenance de HiTech, structure dirigée par… Oliver Oakes. À la question de savoir pourquoi Briatore ne possède pas de licence, Alpine répond simplement qu'il "reste consultant" et qu'il n'y a "rien de plus à interpréter". La FIA, de son côté, confirme que l'équipe a respecté ses obligations réglementaires suite au départ d'Oakes, tout en refusant de commenter l'enregistrement ou non de personnes spécifiques.
Malgré l'ambiguïté de son rôle, Briatore est bien le patron de facto d'Alpine F1, sous l'autorité directe de Luca de Meo, PDG du groupe Renault. C'est lui qui a été missionné l'été dernier pour redresser une structure en déclin. Un retour qui reste controversé, quinze ans après l'affaire du "crashgate" à Singapour, où il avait été banni par la FIA avant que la sanction ne soit levée par un tribunal français. Depuis, l'homme de 75 ans n'était intervenu qu'en coulisses, notamment aux côtés de Fernando Alonso.
Désormais, il agit au grand jour — sans que les règles ne le reconnaissent formellement.