Casque spécial #JapaneseGP pour Lewis Hamilton, en collaboration avec Hajime Sorayama.

05/01/2023
Pour Pat Symonds, si la FIA n'était pas intervenue suite aux réactions publiques bruyantes de Mercedes après Bakou, le problème de marsouinage aurait été réglé par les écuries elles-mêmes.
Pat Symonds, dans une interview exclusive donnée à AMuS, est revenu sur cette saison et sur la nouvelle réglementation 2022 qu'il a grandement contribué à façonner. Comme le dit très justement Michael Schmidt, il est "le père spirituel de la nouvelle Formule 1".
Symonds a un sacré bagage d'ingénieur. Le Britannique a débuté dans les formules de promotion avant d'aller travailler chez Toleman, notamment avec Senna. Il est ensuite passé chez Benetton-Renault de 1997 à 2009 et chez Williams de 2013 à fin 2016 avant de devenir directeur technique de la F1 en mars 2017. Ainsi, quand on lui parle du marsouinage, fait marquant de cette saison 2022 et de la nouvelle réglementation, il affirme : « J'aurais dû le savoir aussi, car je travaillais encore sur des voitures à effet de sol. J'avais tout simplement oublié. ».
Le Monsieur est distrait mais sait de quoi il parle !
Le marsouinage, il sait qu'il peut être solutionné : « Sans aucun doute, rebondir a changé les choses. Les équipes ont d'abord dû résoudre ce problème avant de pouvoir travailler leur aérodynamisme. Le rebond n'est pas purement un problème aérodynamique. Beaucoup de mécaniques jouent également un rôle, par exemple la rigidité de la suspension. »
Et quand AMuS lui pose la question fatidique : « La FIA a-t-elle bien réagi ? », Symonds rétorque : « Je pense qu'ils ont réagi de manière un peu excessive après Bakou. »
L'Azerbaïdjan a été le point culminant du phénomène, Russell clamait que ce n'était qu'une "question de temps" avant qu'un grave accident n'arrive à cause des rebonds. Son coéquipier avait révélé avoir subi des forces allant jusqu'à 10G. Hamilton, après la course, avait surenchéri [à raison] : « [j'ai eu] Mal. Très, très mal. C'est la course la plus douloureuse que j'ai vécue et également la plus difficile. ». Le septuple champion du monde de F1 expliquait également qu'il avait failli se crasher à plusieurs reprises : « Il y a eu beaucoup de moments durant lesquels je me suis demandé si j'allais pouvoir continuer. Je me suis vraiment demandé si je n'allais pas me crasher. J'ai failli perdre la voiture plusieurs fois à très haute vitesse, je devais me battre avec la voiture. »
Pour en revenir à Pat Symonds, il a continué son intervention : « À Bakou, nous avons vu le pire impact [du marsouinage] parce qu'une équipe [comprendre Mercedes] a essayé quelque chose qui n'a pas fonctionné et a ensuite fortement critiqué ceci publiquement. S'ils [la FIA] n'étaient pas intervenus, le problème aurait été résolu. La plupart des équipes comprennent maintenant comment contrôler le marsouinage. »
Symonds a admis que le marsouinage n'était pas « sur notre radar » mais qu'ils auraient pu le détecter en amont grâce aux simulations dynamiques. Face à un tel aveu, on peut aussi comprendre la grogne des pilotes et écuries (ou de l'écurie allemande dont il parle en particulier).