Oscar Piastri a réagi avec retenue mais visiblement frustré après la pénalité de 10 secondes infligée pour une relance jugée dangereuse derrière la voiture de sécurité, qui a selon toute vraisemblance ruiné ses chances de victoire au Grand Prix de Grande-Bretagne.
Alors qu'il venait de terminer deuxième derrière son équipier Lando Norris, l'Australien s'est exprimé au micro de la F1, livrant ce commentaire lapidaire : "Je ne vais pas en dire trop, sinon je vais avoir des problèmes. Bravo à Nico, je crois que c'est le grand moment du jour. Apparemment, on ne peut plus freiner derrière la Safety Car. Je l'ai fait pendant cinq tours avant ça. Je ne vais pas en dire plus sinon je vais avoir des problèmes. J'aime toujours Silverstone, même si je ne l'aime pas aujourd'hui…"
Puis, dans la cooldown room, échangeant avec Nico Hülkenberg au sujet de la pénalité, Piastri a précisé : "J'ai pris une pénalité de 10 secondes pour avoir freiné derrière la Safety Car. J'ai freiné en gros au moment où les feux de la Safety Car se sont éteints, et ensuite je n'ai pas accéléré, et apparemment ça vous vaut une pénalité de 10 secondes."
La FIA a en effet publié un document détaillant la manœuvre reprochée : au moment où les feux de la voiture de sécurité s'éteignent pour libérer la course, la McLaren n°81 a brutalement ralenti en ligne droite entre les virages 14 et 15, passant de 218 km/h à 52 km/h, avec une pression de freinage enregistrée à 59,2 psi. Cette décélération a forcé Max Verstappen, derrière, à l'éviter, provoquant un dépassement immédiat de la Red Bull qui a été rendu quelques instants plus tard. Les commissaires ont estimé que ce comportement violait l'article 55.15 du Règlement Sportif, qui interdit tout freinage erratique ou dangereux à partir de l'extinction des feux de la voiture de sécurité.
Chez McLaren, la décision a été jugée sévère. Andrea Stella a pointé du doigt une relance mal préparée par la direction de course, estimant que la Safety Car avait été rappelée trop tard, laissant peu de marge au leader pour contrôler le peloton. Zak Brown, lui, a évoqué une situation "limite", soulignant que la télémétrie ne montrait pas nécessairement ce que les images télévisées laissaient croire, et que dans de telles conditions humides, les pilotes montent naturellement en pression de freinage pour garder la température des pneus.
Malgré sa frustration, Piastri s'est plié à la décision et a préféré garder le silence, laissant entendre qu'il pourrait en dire davantage en interne. Sa deuxième place et la victoire de Norris offrent toutefois à McLaren un doublé retentissant à domicile.
Grande-Bretagne 2025