Après plusieurs jours de débats intenses, la FIA a finalement exigé que McLaren modifie son aileron arrière à faible appui, qui avait soulevé des doutes depuis Bakou pour le Grand Prix d'Azerbaïdjan et son interminable ligne droite principale.
Bien que cet aileron ait passé tous les tests de déformation statique, son comportement dynamique, notamment la flexion des bords du flap à grande vitesse, a provoqué la grogne de plusieurs équipes rivales, dont Red Bull. Cette flexion offrait à la McLaren un avantage comparable à un "mini-DRS", un gain aérodynamique non négligeable sur les circuits à haute vitesse.
La décision de la FIA est survenue après de longs débats avec Red Bull, soutenue en coulisses par Ferrari, qui partageait le même avis sur cet aileron. Red Bull s'est indignée après l'apparition de vidéos montrant clairement la flexion du flap lorsque le DRS n'était pas activé, à environ 270 km/h.
Red Bull, par l'intermédiaire d'Helmut Marko, n'a pas caché sa satisfaction suite à la décision de la FIA. Marko a déclaré : "Trois fois, nous avons protesté contre l'aileron arrière de McLaren. Aujourd'hui, la FIA a pris une décision très juste. L'aileron arrière de McLaren n'est pas autorisé. Maintenant, il est temps de s'intéresser à leur aileron avant."
Cette décision met fin à une période de flou, bien que McLaren insiste sur le fait que leur conception respecte pleinement les règlements en vigueur.
En réaction à cette affaire, Max Verstappen avait partagé son point de vue lors de la conférence de presse pré-GRand Prix de Singapour 2024, soulignant l'importance d'une clarification de la part de la FIA : "C'est assez clair que ça bouge, évidemment, à grande vitesse. Cela peut être malin ou pas, mais au final, c'est à la FIA de décider si c'est légal ou non, non ? Bien sûr, Bakou n'est pas la première fois que cet aileron est utilisé, il a été vu sur d'autres circuits. Je pense qu'il est important qu'on ait une clarification. Mais cela ne concerne pas seulement l'aileron arrière, c'est aussi l'aileron avant. Ce qui est autorisé, combien ça peut se plier, ce genre de choses, non ? On doit juste attendre de voir, voilà tout."
De son côté, Oscar Piastri avait défendu la légalité de l'aileron en minimisant l'ampleur de la polémique : "Trop d'agitation pour quelques millimètres ? Eh bien, je veux dire, c'est légal. Tant que ça passe tous les tests. Nous sommes testés fréquemment, et ça passe. Donc oui, ce n'est certainement pas la solution miracle pour expliquer pourquoi nous sommes compétitifs. Mais c'est légal. Ça passe tous les tests. Donc je suis plutôt content."
Piastri avait également admis ne pas être au courant de la flexion de l'aileron avant que cela ne fasse surface : "Pour être honnête, la première fois que j'ai su que ça faisait ça, c'était en même temps que tout le monde la semaine dernière. Et ce n'est pas une zone grise. C'est testé chaque semaine. C'est légal. Ils ont mis en place de nombreux tests différents pour les ailerons arrière maintenant. Donc oui, honnêtement, je ne savais même pas que ça faisait ça jusqu'à il y a trois jours."
Cependant, malgré la défense de McLaren, la FIA a estimé que les composants ne doivent pas être conçus pour se déformer d'une manière spécifique sous l'effet de la charge aérodynamique, même s'ils passent les tests statiques. Cette décision fait suite à un précédent dans lequel des ailerons avant flexibles ont également été examinés de près. La FIA a donc demandé à McLaren de modifier son aileron arrière avant le Grand Prix de Singapour, spécifiquement dans les zones critiques des bords du flap, là où la déformation avait été constatée.
Bien que McLaren ait proposé de manière proactive des ajustements mineurs à son aileron, elle s'attend également à ce que la FIA engage des discussions similaires avec d'autres équipes concernant la conformité de leurs ailerons. Par ailleurs, Marko indique déjà vouloir s'attaquer à l'aileron avant, sur lequel des préoccupations existent depuis un moment, notamment avec celui des Mercedes.
Cette situation montre que la frontière entre innovation technique et respect des règles reste un champ de bataille clé en Formule 1. Toutes les équipes cherchent à exploiter chaque petite zone grise du règlement, dans un jeu perpétuel du chat et de la souris avec la FIA. Ce processus, où l’ingéniosité des ingénieurs est constamment mise à l’épreuve, reflète l’essence même de la course à la performance en Formule 1.
Réseaux sociaux