Une chute à vélo, qualifiée d'incident mineur, a été la cause de l'absence de Lance Stroll, pilote Aston Martin F1, pour les essais hivernaux. Rien que sa présence aux premiers Grands Prix était remise en cause. Le Canadien revient sur son histoire.

Lance Stroll, c'est un garçon que pas mal de monde aime détester, voici le profil type donné par ses détracteurs : "fils à papa" dont le père a acheté une écurie (Force India devenue Racing Point après rachat), puis une marque automobile légendaire (Aston Martin) pour la remettre en F1, tout en plaçant son gamin. N'en déplaise à certains, le jeune Canadien a de nombreux titres en karting, a été sacré champion d'Italie de Formule 4 en 2014 (dix victoires en dix-sept courses) et a été champion 2016 de Formule 3 européenne avec quatorze victoires en trente courses.

Alors, certes, le gamin a un style détaché et nonchalant au micro, est parfois limite en piste (notamment en ce qui concerne l'utilisation des rétroviseurs, son actuel coéquipier en sait quelque chose) et a des résultats oscillants entre l'excellent (trois podiums et la pole en Turquie en 2020) et le navrant, mais il a sa place en F1. Et quand vous lisez son récit sur ses blessures récentes, vous voyez qu'il aime ce qu'il fait et il se donne à fond ! Et ne parlons même pas de la passion du père pour le sport automobile !

Voici donc la déclaration de Lance Stroll sur Instagram :
"Je veux prendre un moment aujourd'hui pour revenir sur les deux dernières semaines et partager mon histoire avec vous.

Le samedi 18 février, j'ai chuté sur mon vélo alors que je m'entraînais en Espagne. Les scans ont montré que j'avais une fracture et un déplacement du poignet droit, une fracture du poignet gauche, une fracture partielle de la main gauche et enfin une autre fracture du gros orteil du pied droit.

Avec le début de la saison qui approchait à grands pas, le timing n'aurait pas pu être pire. Mon équipe médicale, au début, pensait que j'allais non seulement manquer les tests, mais de manière réaliste les premières courses.

48 heures après mon accident/12 jours avant la première course, le Dr Javier Mir a opéré avec succès mon poignet droit. Après l'opération, le Dr Mir m'a dit que je serais de retour pour Djeddah si je travaillais dur et avec un peu de chance, il était optimiste que je pourrais courir à Bahreïn - mais c'était une possibilité incertaine. À ce jour, je suis convaincu que l'urgence que le Dr Mir m'a montrée m'a aidé à me rendre à Bahreïn.

Le travail n'a pas été fait. Malheureusement, le Dr Mir a expliqué que les fractures de ma main/poignet et orteil gauches ne se prêtaient pas à la fixation et que je devais recourir à une approche plus conservatrice pour soigner mes autres blessures.

Mon équipe médicale s'est assurée que nous faisions tout et n’importe quoi qui montrerait la moindre preuve de guérison osseuse. C'est devenu mon travail à plein temps, essayant de combiner tout ce qui pouvait m'aider, même si c'était de 0,5 %.

Au départ, les progrès étaient lents - j'avais besoin de beaucoup d'aide, même pour les tâches quotidiennes à la maison.

Mais chaque jour s'est amélioré et une fois que le plâtre a été enlevé au quatrième jour, il est devenu possible que nous ayons une chance de courir à Bahreïn. Mon équipe médicale a conçu un programme qui m'aiderait à restaurer la mobilité et la force de mes poignets.

La rééducation a nécessité un travail acharné et de la persévérance - mais avec une équipe médicale incroyable et mes amis et ma famille qui me soutenaient - j'ai pu surmonter la douleur et reprendre la piste à Bahreïn avec mon équipe et mes collègues pilotes.

Et nous l'avons fait !!!

Je suis reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu, envoyé des notes aimables et des souhaits !"