La cinquième manche du championnat 2025 clôt le tout premier triple header de la saison, avec un rendez-vous en Arabie Saoudite qui se dispute pour la première fois en avril. Ce décalage de calendrier pourrait accentuer l'impact des conditions estivales sur le comportement des gommes, avec des températures, un vent et une humidité plus élevés que lors des éditions précédentes.
Pour cette édition, Pirelli modifie sa stratégie en choisissant un cran plus tendre que les années passées : les C3, C4 et C5 sont ainsi désignés respectivement comme dur/hard, médium et tendre/soft. Ce choix s'inscrit dans la volonté conjointe du manufacturier, de la FIA et des écuries d'ouvrir la porte à davantage de stratégies, dans l'espoir de rendre les courses moins prévisibles. Jusqu'à présent, le Grand Prix d'Arabie Saoudite s'est toujours résumé à un arrêt unique, même lorsque la voiture de sécurité redistribuait brièvement les cartes. En 2024, seul Bottas avait tenté deux arrêts ; tous les autres avaient opté pour un relais initial en médium (C3) suivi d'un passage en dur (C2). Seuls Bearman (Ferrari) et Bottas (Sauber) avaient osé débuter en tendre (C4), tandis que Norris, Hamilton et Zhou avaient prolongé leur relais en médium avant de conclure sur la gomme tendre, prouvant qu'elle pouvait aussi tenir la distance.
Long de 6,174 km, le circuit de la corniche de Djeddah est le deuxième plus long du calendrier après Spa et l'un des plus rapides, avec environ 80 % du tour passé à pleine charge. Paradoxalement, malgré ses trois zones DRS, les opportunités de dépassement restent limitées à cause de l'absence de freinages appuyés. Le tracé urbain, sinueux et rapide, totalise un record de 27 virages (16 à gauche, 11 à droite), majoritairement pris à vitesse moyenne ou élevée, ce qui engendre des charges latérales significatives, bien qu'inférieures à celles de Suzuka ou Barcelone.
L'asphalte, peu abrasif et moyennement rugueux, souffre initialement d'un manque d'adhérence puisque le circuit est rarement utilisé en dehors de la F1. Le phénomène de graining est donc courant lors des premières séances, avant que l'évolution naturelle de la piste, soutenue par les séries annexes, ne stabilise les performances. Reste à voir si le choix de gommes plus tendres accentuera ce phénomène ou permettra, au contraire, une gestion plus souple sur un circuit historiquement peu exigeant sur le plan thermique.
Avec cette cinquième apparition au calendrier depuis ses débuts en 2021, l'Arabie Saoudite s'impose comme l'un des piliers récents du Moyen-Orient en F1, rejoignant Bahreïn (21 GP), Abou Dhabi (16) et le Qatar (3). La région totalise désormais 44 Grands Prix, sur les 1100 disputés dans l'histoire du championnat, répartis dans 35 pays différents. Un chiffre en constante évolution, à l'image d'un championnat de plus en plus globalisé (comprendre : de moins en moins en Europe).

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