La courte épreuve de 24 tours d'Interlagos a tenu toutes ses promesses. Parti depuis la pole, Norris a conservé l'avantage au départ, mais les conditions mixtes ont rapidement piégé plusieurs pilotes. Dès le troisième tour, Piastri a perdu le contrôle de sa McLaren sur les vibreurs humides à la sortie du virage 3, percutant les barrières. Dans la foulée, Nico Hülkenberg et Franco Colapinto sont sortis au même endroit, entraînant une neutralisation par voiture de sécurité puis un drapeau rouge. Le trio Piastri–Colapinto–Bortoleto, héros locaux malgré eux, n'a pas vu l'arrivée.
À la relance, Norris s'est de nouveau élancé parfaitement lors du départ lancé derrière la voiture de sécurité. Antonelli, solide deuxième, a contenu les assauts de Russell, tandis que Verstappen se plaçait dans le sillage du duo Mercedes. Derrière, Fernando Alonso défendait sa cinquième place face à Charles Leclerc et Lewis Hamilton, tous trois dans un train compact jusqu'à mi-course.
La hiérarchie semblait figée lorsque les pneumatiques tendres, montés par Norris pendant l'interruption, ont commencé à se dégrader sur la piste séchante. Antonelli, en médiums, a alors réduit l'écart à moins d'une demi-seconde dans les trois derniers tours. Le jeune Italien a mis la pression sur le leader jusqu'au drapeau à damier, sans jamais trouver l'ouverture, la course étant finalement neutralisée sur double drapeau jaune après un violent accident de Gabriel Bortoleto dans les barrières à l'entrée du dernier tour. Heureusement, le pilote brésilien a rapidement confirmé par radio qu'il allait bien.
Norris s'impose avec seulement 0.845s d'avance sur Antonelli, signant un nouveau succès qui consolide son avance au championnat face à Piastri, désormais à neuf points. Russell complète le podium pour Mercedes, à 2.3s du vainqueur, confirmant le regain de forme des Flèches d'Argent.
Max Verstappen, quatrième à 4.4s, sauve cinq points précieux pour Red Bull après un vendredi compliqué, tandis que Charles Leclerc (5e) arrache en fin de course la position à Alonso (6e) grâce à un dépassement propre mais autoritaire au virage 1. Hamilton termine juste derrière son coéquipier Ferrari, septième, suivi de Pierre Gasly, qui inscrit le dernier point pour Alpine après avoir longtemps harcelé Lance Stroll pour la huitième place.
Stroll (9e) et Isack Hadjar (10e) échouent à la porte des points. Esteban Ocon et Oliver Bearman terminent 11e et 12e pour Haas, le Britannique conservant sa position malgré une pénalité de cinq secondes infligée après son contact avec Liam Lawson dans les premiers tours. Le Néo-Zélandais, initialement 13e, rétrograde finalement 16e après une sanction identique.
Yuki Tsunoda (13e), Carlos Sainz (14e) et Nico Hülkenberg (15e) bouclent le peloton des voitures à un tour, tandis qu'Alexander Albon (17e) complète le classement.
Le drapeau à damier tombe donc sur une victoire méritée mais difficile pour Norris, qui a dû composer avec des pneus dégradés, des rafales de vent et la pression constante d'Antonelli. Le Britannique résumait parfaitement la tension de ce Sprint : "C'était difficile. Cela rend la victoire d'autant plus gratifiante après une course comme celle-là, surtout avec Kimi derrière – il ne m'a clairement pas facilité la tâche. C'est le genre de course où il faut attaquer sans relâche, parce que vous savez que celui derrière poussera encore un peu plus. C'était limite par moments, j'ai dû lever légèrement deux fois, mais avec le vent et la dégradation des pneus, c'était compliqué. Définitivement pas une course facile, mais probablement le type de course auquel on s'attend ici, au Brésil : toujours difficile."
McLaren prolonge ainsi sa série de belles performances dans les Sprints, tandis que Mercedes se positionne clairement comme la force la plus menaçante face aux papayes. Pour Red Bull, en revanche, la priorité sera de retrouver de l'appui et de la stabilité avant la qualification principale de ce samedi, dans un week-end où la pluie reste toujours susceptible de rebattre les cartes.
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