Le pilote mexicain Sergio Pérez, après avoir quitté Red Bull récemment, s'est exprimé lors d'une rencontre avec des étudiants à León, dans son pays natal. Toujours en réflexion sur son avenir, il a partagé son ressenti sur cette période de transition et révélé la place de ses priorités personnelles.

"Honnêtement, je ne sais pas. C'est trop tôt pour avoir une réponse. Tout est allé très vite à la fin de la saison, donc je ne m'y attendais pas."

Pérez reconnaît qu'il n'avait pas anticipé l'annonce de sa séparation d'avec l'écurie championne en titre. Malgré cela, il dit se trouver dans une situation surprenante qu'il découvre peu à peu : "Maintenant, je me trouve dans une position incroyable, presque onirique, dont je n'avais même pas conscience. Alors si vous me posez la question maintenant, je ne sais pas. Je suis très heureux dans ma vie, très enthousiaste quant à ce qui m'attend."

Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, la perte de son baquet ne l'a pas complètement déstabilisé. Au contraire, il y voit l'occasion de prendre du recul et d'envisager de nouveaux horizons : "Bien sûr, si je reçois un projet intéressant et solide, je l'étudierai et j'y réfléchirai. Tout se fera en temps voulu. Pour l'instant, ma priorité pour les mois à venir est de m'amuser, de faire ce que je n'ai pas pu faire, de voyager, d'être avec ma famille..."

Cette pause dans sa carrière pourrait durer plusieurs mois, puisque le pilote se laisse une demi-année de réflexion pour définir sa prochaine étape : "Au cours des six prochains mois, je prendrai une décision sur ce que je veux faire pour la prochaine étape de ma carrière."

Libéré des contraintes d'une saison de Formule 1, il confie déjà ressentir un changement notable dans son quotidien : "C'est incroyable. C'est difficile à décrire, mais je me sens différent en tant que personne. C'est quelque chose que je n'avais jamais vécu auparavant. Je suis parfaitement heureux."

Quant à l'hypothèse d'un retour en F1, Pérez se montre prudent, rappelant qu'il n'y reviendrait que dans des conditions qui respectent son équilibre et ses envies : "Je reviendrai en F1 si c'est ce qui me rend le plus heureux. C'est tout ce que je prendrai en considération, ce qui me rendra le plus heureux dans les années à venir."

Pour l'heure, le départ de Pérez a permis à Liam Lawson d'hériter du volant Red Bull aux côtés de Max Verstappen. Isack Hadjar, vice-champion de F2, a ainsi été appelé en renfort chez Racing Bulls, formant une nouvelle association prometteuse avec Yuki Tsunoda. Pendant ce temps, Sergio Pérez profite de ce moment charnière pour savourer son temps libre, voyager, et passer du temps avec ses proches, avant de décider de la suite de son histoire en sport automobile.

Il y a 23 h

Verstappen sanctionné par la FIA pour propos inappropriés

20/09/2024

Verstappen sanctionné par la FIA pour propos inappropriés - Crédit photo : Red Bull Content Pool - Getty Images
Crédit photo : Red Bull Content Pool - Getty Images 

La FIA a sanctionné Max Verstappen après des propos jugés inappropriés lors d'une conférence de presse. Cette décision intervient alors que l'instance tente de limiter la diffusion de jurons à la télévision, une initiative critiquée par le pilote néerlandais.

La gestion des propos des pilotes en Formule 1, et en particulier des jurons, a été mise au cœur de l'attention récemment après que la FIA a rappelé son intention de limiter la diffusion de langage inapproprié lors des retransmissions. Cette initiative a été réaffirmée par le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, qui, dans une interview exclusive accordée à Motorsport.com le 19 septembre 2024, a exprimé son souhait de voir la F1 se distinguer par des standards de langage plus élevés. "Nous devons différencier notre sport – le sport automobile – de la musique rap", a-t-il déclaré. "Nous ne sommes pas des rappeurs, vous savez. Ils disent le 'mot F' [fuck, ndlr] combien de fois par minute ? Ce n'est pas notre cas."

Ben Sulayem a souligné l'importance pour les pilotes de surveiller leur langage, reconnaissant toutefois la frustration qu'ils peuvent ressentir lors des compétitions. "Je sais, j'étais un pilote", a-t-il rappelé. "Mais nous devons être attentifs à notre comportement. Nous sommes des modèles, et tout ce que nous disons est maintenant enregistré et diffusé. Imaginez que vous regardiez la course avec vos enfants, et que quelqu'un utilise un langage grossier. Que leur enseignez-vous sur notre sport ?"

C'est dans ce contexte que la conférence de presse du Grand Prix de Singapour, tenue le 19 septembre 2024, a vu Max Verstappen exprimer son désaccord avec cette démarche, jugeant que la sensibilité accrue au langage dans le sport est problématique. "Je pense que tout le monde jure. Certains un peu plus que d'autres. Cela dépend aussi de la langue que l'on parle. Bien sûr, l'abus est autre chose", a-t-il affirmé, avant de proposer que le problème réside davantage dans la diffusion de ces propos. "Si vous ne diffusez pas [les jurons], personne ne saura. Seule l'équipe sera au courant, et on peut gérer cela en interne."

Verstappen a également critiqué les tentatives de la FIA de limiter l'utilisation de certains mots : "Je ne pourrais même pas dire le 'mot F'. Ce n'est pas si grave, non ? Quand la voiture ne fonctionne pas, la voiture est foutue, oui. Et puis, excusez-moi pour le langage, mais allons, nous ne sommes pas des enfants de cinq ou six ans. Même s'ils entendent cela, ils finiront par jurer quand ils grandiront. Donc, cela ne change rien."

D'autant plus qu'avant ceci, en réponse à une question sur le niveau de sa voiture, qui l'avait placée derrière son coéquipier pour la première fois de la saison en qualifications, le pilote néerlandais expliquait : "dès que je suis entré en qualifications, j'ai su que la voiture était foutue." ["as soon as I went into qualifying, I knew the car was fucked."]. Et l'utilisation du "f-word" lui vaudra d'essuyer les foudres de la FIA...

En effet, le lendemain de cette déclaration, la FIA a pris des mesures à l'encontre du pilote néerlandais. Les commissaires ont statué sur la question en référence à l'article 12.2.1.k du Code Sportif International, qui concerne les conduites jugées inappropriées. Selon le rapport de l'infraction, Verstappen a été convoqué avec ses représentants, où il a dû s'expliquer sur son langage jugé "grossier" et "susceptible d'offenser" lors de la conférence de presse. Bien que la FIA ait reconnu que le langage n'était pas dirigé contre une personne ou un groupe spécifique, les commissaires ont jugé important que les modèles du sport se montrent plus conscients de leur langage en public, même en dehors de situations de forte pression.

En conséquence, Verstappen a été condamné à accomplir des travaux d'intérêt général, conformément à l'article 12.4.1.d du Code Sportif International. Il devra collaborer avec le Secrétaire Général pour le Sport de la FIA afin de remplir cette obligation. "Verstappen s'est excusé pour son comportement", précisent les commissaires dans leur décision, tout en rappelant que des amendes sévères avaient été infligées dans le passé pour des propos offensants dirigés contre des groupes particuliers, même si cela ne s'appliquait pas ici. Cependant, compte tenu des précédentes discussions sur le sujet, une pénalité plus lourde qu'à l'accoutumée a été décidée.

La FIA, par cette sanction, réaffirme son intention de maintenir des standards élevés en matière de comportement, et d'éviter que des propos inappropriés ne soient diffusés auprès des fans de F1. Dans cette optique, Ben Sulayem et les commissaires espèrent sans doute marquer un tournant dans la manière dont le langage est géré au sein du paddock.

Références Motorsport.com FIA

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