Red Bull RB19 : fruit d'une conception raisonnée et raisonnable

Temps de soufflerie réduit mais des essais hivernaux brillants pour Red Bull. La RB19 semble bien née et devrait être redoutable en qualifs comme en course.

L'excellent Michael Schmidt d'AMuS a synthétisé ce que l'écurie Red Bull avait fait sur sa RB19 et ce qui en avait découlé des essais hivernaux de F1 2023 de Bahreïn. Une synthèse bienvenue avant le début de la saison de Formule 1.

Tout d'abord, côté organisation, Helmut Marko expliquait que, pour une fois, la voiture de la saison était prête en avance, si l'on peut dire. C'est déjà un avantage pour l'écurie, d'arriver avec une belle base de travail aux essais hivernaux afin d'effectuer tous les tests prévus. Nous sommes loin d'avoir une voiture encore en développement lors des premières séances d'essais libres de la saison.

Ensuite, pour le Docteur Marko, si nous nous penchons sur la pénalité induite par le dépassement du plafond des coûts, la réduction du temps en soufflerie a ses bons côtés : « Une nouvelle idée doit être bien fondée et justifiée maintenant afin qu'elle puisse être testée en soufflerie. »

Mais George Russell relativise ça : « Red Bull a commencé le développement à un niveau si élevé qu'ils peuvent s'appuyer sur cette base. Par exemple, nous avons dû sacrifier du temps en soufflerie pour résoudre d'anciens problèmes ». Comment ne pas lui donner raison ? La RB18 avait mal débuté la saison et la Ferrari était la voiture supérieure mais à force de travail, Red Bull en avait fait un missile.

Mais alors, quelle est la réelle nouveauté de la Red Bull en 2023 ? Où se cache la nouvelle astuce de l'écurie autrichienne ? Sa hauteur de caisse à l'arrière. Et Toto Wolff est catégorique : « Si nous devions rouler si bas, le soubassement se briserait pour nous ». La Red Bull se joue des bosses, accélère plus tôt et avale la piste sans broncher. Et si elle est plus proche du sol, son effet de sol n'en est que meilleur.

Mike Elliott, directeur technique Mercedes, enchérit : « Red Bull est tombé d'un extrême à l'autre. L'année dernière, c'était la voiture qui était la plus haute à l'arrière. Maintenant, c'est la plus basse à l'essieu arrière ». Et tout ceci se fait sans marsouinage ! Car oui, une voiture plus proche du sol, on a déjà vu ça, mais ça devenait un kangourou, demandez à Lewis Hamilton.

Le mot de la fin pour les ingénieurs Mercedes qui ont repéré une voiture avec des qualités similaires à la Red Bull : l'Aston Martin AMR23. La voiture verte fait couler beaucoup d'encre depuis les essais hivernaux. Des chronos élogieux, une communication enthousiaste de Fernando Alonso : l'écurie de Lawrence Stroll a le vent en poupe ! Mais y a-t-il une explication à ceci ? La piste à privilégier est la suivante : Dan Fallows (nouvel ingénieur en chef d'Aston Martin) et quelques autres aérodynamiciens sont des anciens de chez Red Bull.

Mais au-delà de ça, ce qui est le plus dingue avec la voiture verte, c'est que l'Aston est une Mercedes à l'arrière : moteur, boîte de vitesses & suspension arrière proviennent de chez Toto Wolff and Co.
Au-delà de l'aéro complète de la voiture, il faudra sûrement chercher quel est le secret qui se cache dans le train avant de la Formule 1 de Fernando Alonso et Lance Stroll.