Lance Stroll a été pénalisé de trois places sur la grille de départ du Grand Prix de Monaco, à la suite d'un incident survenu en qualifications, dans le virage 10. Les commissaires ont estimé que le pilote canadien avait gêné Pierre Gasly, alors que ce dernier était en tour rapide.
Selon le rapport officiel, Stroll avait été informé par son équipe que la voiture 10 approchait à vive allure. Cependant, la communication n'a pas été complète : aucun rappel ne lui a été fait concernant la présence de la voiture 44, qu'il venait tout juste de dépasser plus tôt dans le tour et qui, bien que n'étant pas en tour rapide, était également sur le point de le doubler.
Pensant qu'il n'avait qu'un seul pilote à laisser passer, Stroll a cédé le passage à la voiture 44 – en l'occurrence Lewis Hamilton – avant de revenir immédiatement sur la trajectoire de course. C'est à cet instant qu'est arrivé Pierre Gasly, contraint de ralentir en raison de la présence inopportune de l'Aston Martin sur sa ligne.
Au cours de l'audition, Stroll a déclaré qu'il n'avait pas pu distinguer la voiture qui l'avait doublé à cause de l'éblouissement lié à la position du soleil. Un argument que les commissaires ont accepté, tout en précisant que cela n'annulait pas la gêne effective causée à la voiture 10.
Dans ces circonstances, et conformément à la jurisprudence en la matière, la pénalité standard a été appliquée : trois places de recul sur la grille.
Il y a 23 h
Lando Norris, auteur de sa toute première pole à Monaco, avait du mal à cacher son émotion après une séance qualificative d'anthologie : "Ça faisait longtemps que j'attendais ça. Je me sens bien. Je pense qu'on ne se rend pas compte à quel point c'est bon, surtout après pas mal de galères ces derniers mois."
Et l'endroit n'a rien d'anodin pour réussir un tel exploit : "Monaco est un endroit magnifique. C'est le circuit le plus difficile pour y arriver, et en plus face au héros local [Charles Leclerc]."
Il a tenu à saluer le travail de toute son équipe, qui l'a accompagné dans cette montée en puissance : "Je suis très fier de toute l'équipe. On a beaucoup travaillé ces derniers mois. Très content du résultat."
Interrogé sur le pari stratégique tenté en Q3, avec deux tours lancés sur le même train de pneus, Norris a validé le choix de McLaren : "C'est ce qu'on pensait être le mieux avant les qualifs, et ce qui a été prouvé comme le meilleur après. L'équipe a fait un travail incroyable, donc merci à tout le monde ici et à l'usine."
Et ce tour parfait, Norris l'a savouré comme il se doit : "C'était un beau tour. Un tour bien construit, et c'est une super sensation quand tu passes la ligne et que tout paie."
Pour la suite, le Britannique voulait d'abord profiter de l'instant, sans penser immédiatement au dimanche : "Franchement, à l'instant T, je m'en fiche ! Je vais profiter d'aujourd'hui. J'ai travaillé dur pour ça."
Avant d'ajouter, lucide : "Ce soir, ce sera le moment de préparer demain. Pour l'instant, je suis juste très content d'aujourd'hui et de la qualif. Je vais savourer un peu, puis me concentrer sur la course."
Au micro de Sky Sports F1, le pilote McLaren est revenu plus en détail sur la manière dont il a construit ce résultat : "Je suis heureux. Ça ne veut pas dire que je dois montrer de l'émotion. Ce n'est pas une nouvelle approche !"
"Je suis très heureux, surtout de l'avoir fait ici à Monaco et devant Charles, ça rend la chose un peu plus savoureuse."
Une performance qu'il attribue à une montée en régime méthodique : "Ce week-end a été fait de petits progrès à chaque session, à chaque tour."
"Charles a été devant dans toutes les séances, donc c'est difficile de se dire 'bon, maintenant il faut le faire'."
Mais la confiance était là au bon moment : "On était sûrs d'être dans le coup. On savait qu'on avait un peu plus à donner en qualifs, et je savais que si je réussissais un bon tour, que je mettais tout ensemble, je pouvais être en pole."
Sur la stratégie du lendemain, il est resté très honnête : "Je n'y ai pas encore réfléchi. On y a beaucoup pensé, mais tout mon travail, c'était de bien faire en qualifs."
"Je l'ai fait, donc je vais taper dans la main de mon équipe, et ensuite on se remet au boulot pour demain."
Zak Brown, directeur exécutif de McLaren, a livré sa lecture de la séance au micro de Sky Sports F1 : "Il s'agissait simplement de s'assurer d'avoir des tours clairs, et on savait qu'on pouvait en faire deux. Il se trouve qu'on en a eu besoin. C'était vraiment une super qualif."
Il a raconté avec humour un échange avec Andrea Stella : "Lando était fort en Q2. Il a eu quelques soucis en Q3, et j'ai dit à Andrea : "on n'a qu'à répéter ça", et il m'a répondu : "il va falloir qu'il aille un peu plus vite" — et il l'a fait !"
Enfin, sur la course de dimanche et ses incertitudes stratégiques : "Ça s'annonce bien depuis la pole. On a deux voitures dans le top 3, mais avec ces deux arrêts obligatoires, on pourrait voir des choses un peu différentes."
Il y a 23 h
Charles Leclerc, une nouvelle fois aux avant-postes à domicile, s'est montré lucide mais frustré après être passé tout près de la pole : "Il y a toujours quelque chose à améliorer, mais à la fin de la journée, c'était le meilleur qu'on pouvait faire."
Le Monégasque a tout de même signé un tour solide, même si les circonstances ne lui ont pas permis d'en tirer le maximum : "Je pense que le tour était vraiment bon. Le premier tour, c'est un peu dommage, car quand tu réussis un bon premier tour, ça te donne plus de confiance pour le deuxième run."
Mais un élément extérieur est venu perturber son effort : "Je n'ai pas pu avoir ça – j'ai eu du trafic dans le deuxième secteur. Mais c'est comme ça. Je suis évidemment très frustré."
Conscient des limites de sa voiture, Leclerc reconnaît que la lutte pour la victoire reste compliquée : "On sait qu'on n'a pas tout à fait la voiture pour viser des victoires cette année, mais ce week-end, la voiture était agréable à piloter. Partir deuxième ici, ce sera compliqué d'aller chercher la première place."
Mais sur un tracé aussi particulier que celui de Monaco, le pilote Ferrari peut faire parler sa science de l'attaque (en n'espérant qu'il n'en fasse pas trop...) : "J'aime les circuits urbains en général. J'aime vraiment tout donner en qualifs, prendre un maximum de risques, et je pense que ça paye la plupart du temps. Parfois, ça ne paye pas."
Et malgré un week-end annoncé difficile sur le papier, Leclerc préfère voir le verre à moitié plein : "Je suis fier du résultat qu'on a obtenu aujourd'hui, car sur le papier, c'était censé être un week-end très compliqué pour nous. Au final, ce n'est pas si mal."
Il y a 23 h
Lewis Hamilton, qui s'était qualifié 4e avant d'écoper d'une pénalité (expliquée en fin de Bref), s'est exprimé avec franchise après une journée contrastée : "Ce n'est pas la meilleure journée, mais dans l'ensemble, le week-end se passe plutôt bien. C'est incroyable de piloter une Ferrari sur ce circuit."
Le Britannique s'est toutefois tiré une belle frayeur en fin de séance libre : "La voiture était vraiment bonne. En EL3, le crash ne m'a clairement pas aidé."
Il explique avoir été surpris par l'effet du trafic dans la dernière séance d'essais : "J'avais quelques voitures devant moi, j'ai perdu de l'appui à l'arrière et j'ai décroché."
Heureusement, les mécaniciens de la Scuderia ont fait des miracles pour remettre sa SF-25 en état à temps : "L'équipe a fait un travail incroyable pour remettre la voiture en état."
Côté stratégie, le Britannique se montre prudent et espère tirer parti de ses choix pneumatiques : "Je ne sais vraiment pas encore pour la stratégie de demain. L'an dernier, c'était terrible avec un drapeau rouge au premier tour, donc c'est bien qu'on ait deux arrêts cette fois."
"Pour certains, les mediums ont beaucoup grainé. J'ai choisi deux trains de durs, Charles a opté pour deux mediums."
"J'espère vraiment que ça pourra faire une différence, mais on va attendre de voir ce que diront les commissaires."
Interrogé sur l'incident survenu avec Max Verstappen en Q1, qui lui vaudra plus tard une pénalité de trois places, Hamilton a donné sa version des faits : "Les qualifs ici sont vraiment fun. C'est très difficile de rester à l'écart de tout le monde."
"Je pense que je faisais du bon boulot pour rester hors trajectoire, puis l'équipe m'a dit que Max était en tour rapide, alors je me suis décalé à gauche. Ensuite, ils ont dit "non, il n'est pas en tour rapide"."
Un malentendu qui l'a conduit à revenir brièvement sur la trajectoire : "J'étais sur le point de remettre les gaz. J'ai accéléré sur 10 mètres. J'étais hors trajectoire, mais c'est sûr que ça a dû le distraire."
Avant même que la sanction ne tombe, le patron de Ferrari, Frédéric Vasseur, saluait déjà le travail de ses troupes pour remettre la voiture de Hamilton en état en un temps record : "Il a eu un accident lors des EL3, donc on a dû changer la boîte de vitesses, la suspension avant et arrière."
Et de confier à Sky Sports F1 : "Honnêtement, à 14h, je n'étais même pas sûr qu'il prendrait part à la Q1. Donc c'est une belle remontée."
Malheureusement, après ces interviews, la FIA a tranché : Hamilton a bien été jugé responsable d'avoir gêné Max Verstappen dans le virage 3. Malgré une communication erronée de son équipe — qui l'a d'abord prévenu que Verstappen était en tour rapide, avant de corriger à tort —, les commissaires n'ont retenu aucune circonstance atténuante, estimant que le retour sur la trajectoire de la Ferrari avait clairement perturbé le Néerlandais. Le champion britannique est relégué en septième position sur la grille de demain.
Résultat : trois places de pénalité pour Lewis Hamilton, qui s'élancera septième sur la grille, entre Isack Hadjar et Fernando Alonso.
Il y a 23 h
Max Verstappen, qui partira finalement 4e à Monaco, a rapidement réagi au micro de Sky Sports F1 après avoir été gêné par Lewis Hamilton en Q1. Une situation qu'il a immédiatement relativisée, malgré l'irritation sur le moment : "Sur le moment, tu vois une voiture te bloquer, et quand tu arrives là à haute vitesse, ce n'est jamais agréable."
Mais le Néerlandais n'a pas mis en cause directement le pilote Ferrari : "J'ai vu que l'équipe lui avait dit que je roulais lentement alors que j'étais clairement en train d'attaquer, donc ce n'est pas la faute de Lewis."
Un échange rapide entre les deux pilotes a permis de clarifier la situation en descendant de leurs baquets en fin de Q3 : "J'ai discuté rapidement avec Lewis, c'est très simple, mais ça ne doit pas arriver. C'est une erreur de l'équipe."
Interrogé sur une éventuelle sanction envers Hamilton, Verstappen a rappelé la rigueur habituelle des commissaires dans ce genre de cas :
"Si on regarde l'historique, oui, normalement il y a une pénalité. Mais c'est plus une erreur de l'équipe. En général, en qualifications, ils sont assez stricts sur ces choses-là."
Et en effet, après cette interview, Hamilton écopera de trois places de pénalité, faisant remonter Verstappen de la P5 à la P4 sur la grille de demain.
Côté performance pure, le triple champion du monde n'a pas caché sa déception vis-à-vis du rythme de sa Red Bull, nettement en retrait de celui des Ferrari et McLaren sur ce tracé urbain : "C'était surtout dans le secteur central. Tous les virages lents où il faut de l'adhérence mécanique, on ne l'avait pas."
Verstappen dit avoir senti dès le début de la séance que l'exploit serait difficile à aller chercher : "Je n'arrivais pas à trouver de temps par rapport aux essais. Chaque fois que je devais monter sur un vibreur ou plonger dans un virage en dévers, la voiture ne mordait pas."
Et le constat est clair : "Dès qu'on est sortis en qualifs, en voyant la progression des chronos, j'ai su qu'on n'était pas dans le coup."
Pas vraiment une surprise pour le pilote Red Bull, qui sait que sa RB20 a ses limites en virages serrés : "Pas vraiment, non. Je sais que notre voiture n'est pas très bonne dans le lent. Cette année, en qualifs, tout est toujours très serré entre beaucoup de voitures."
Il conclut avec lucidité : "Si tu n'as pas le feeling ou l'équilibre dans ce type de virages, ça ne pardonne pas."
Il y a 23 h
George Russell, éliminé en Q2 à Monaco après une perte de puissance, n'a pas caché sa frustration en sortant de la voiture : "Deux courses, deux problèmes. Ce n'est clairement pas bon. Et ce sont deux causes totalement différentes."
Le pilote Mercedes a vu son moteur s'éteindre de manière brutale sur un vibreur pourtant bien connu des pilotes : "J'étais en ligne droite et j'ai pris la bosse. Elle est là depuis le début du week-end, mais cette fois, le moteur a cessé de fonctionner."
Très remonté, Russell estime avoir perdu une belle occasion de se mêler à la lutte à l'avant : "Je suis vraiment frustré. Les qualifs ici sont les plus excitantes de la saison et dès le premier tour de la Q1, je me sentais dans le rythme. Je me sentais fort dans la voiture."
Et d'ajouter avec regret : "Je n'avais aucun doute sur le fait qu'on pouvait se battre pour une bonne position."
En prévision de la course de demain, Russell ne se fait guère d'illusions : "Je pense que vous verrez la moitié des pilotes partir sur une stratégie, l'autre moitié sur une autre, donc il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire depuis cette position."
Le double arrêt obligatoire n'est selon lui pas une opportunité particulière à Monaco : "Deux arrêts ici, ce n'est pas habituel, mais c'est le cas dans beaucoup d'autres courses, donc ce ne sera pas une révolution."
Et de conclure, lucide : "On s'était préparés à partir depuis les premières lignes. On n'avait rien prévu depuis la 14e ou 15e place. Et c'est là où on se retrouve. Ce n'est pas bon."
Chez Mercedes, Toto Wolff n'a pas mâché ses mots après cette séance complètement ratée pour ses deux pilotes : "C'est affligeant. On commençait tout juste à avoir une voiture performante, et voilà que ces erreurs surviennent, que ce soit un pilote expérimenté ou non."
Le patron autrichien reste dans l'expectative concernant l'incident moteur de Russell : "Pour George, on doit encore comprendre ce qui s'est passé avec le moteur."
Quant aux perspectives de course, il s'est montré ironique, presque désabusé : "On espère une grille inversée ou quelque chose dans le genre !"
"Avec ces deux arrêts obligatoires, il y a quelques variables..."
Pour rappel, Andrea Kimi Antonelli, l'autre pilote Mercedes ce week-end, a lui aussi vu ses chances ruinées dès la Q1, après une erreur en fin de séance qui l'a privé d'aller défendre ses chances en Q2 pour laquelle il était qualifié. Résultat : aucune flèche d'argent au départ dans le top 10, et un dimanche qui s'annonce compliqué.
Il y a 23 h
La FIA a publié le classement définitif de la séance de qualification du Grand Prix de Monaco 2025 et en a profité pour diffuser la grille de départ provisoire pour la course dans les rues de la Principauté.
Norris devrait ainsi (sauf malchance à la Leclerc) s'élancer de la première position, Leclerc étant à ses côtés. Piastri est juste derrière, rejoint par Verstappen grâce à la pénalité infligée à Hamilton qui se retrouve P7. Hadjar aussi fait un bon, sur la troisième ligne avec Alonso.
Ocon se retrouve sur la même ligne que Lewis Hamilton, et devant le duo Lawson Albon qui complète le top 10. Franco Colapinto, bon dernier en qualifications, bénéficie des pénalités de Stroll et Bearman.
Il y a 23 h
Lando Norris a signé sa deuxième pole position de la saison, en battant tous les records sur le tracé monégasque. Charles Leclerc, frustré de ne pas partir en tête à domicile, s'élancera à ses côtés, devançant néanmoins Oscar Piastri, actuel leader du championnat.
Max Verstappen, pourtant vainqueur à Imola, n'a pu faire mieux que le cinquième temps — finalement quatrième après une pénalité infligée à Hamilton. Un résultat discret pour le quadruple champion du monde, mais qui, compte tenu de l'incertitude stratégique à Monaco, pourrait suffire à rester dans le match. D'autant que d'autres favoris, comme les Mercedes, sont bien plus mal lotis avec une 14e et une 15e place sur la grille, au terme de qualifications à oublier.
Monaco n'est pas toujours aussi processuel qu'on le prétend, mais dans une édition "classique", ces positions en fond de grille auraient des airs de condamnation. Sauf que cette année, un élément nouveau vient tout bousculer.
Les anciennes certitudes ont été balayées : une modification du règlement pneumatique introduit une part d'inconnu totale. Impossible de prédire la physionomie de la course. Comme l'a résumé samedi soir Mario Isola, directeur de Pirelli Motorsport : "Si quelqu'un sait ce qu'il va se passer demain, ce n'est pas un ingénieur stratégie… c'est un génie."
Si la course reste sèche, les pilotes devront effectuer au minimum deux arrêts au stand, en utilisant au moins deux des trois types de pneus slick disponibles. Les équipes ont évidemment traqué les failles du règlement. Comme d'habitude, un changement de pneus pendant un drapeau rouge comptera comme un arrêt valide. En revanche, un changement de pneus à la fin du tour de formation ne comptera pas comme l'un des deux arrêts obligatoires, pas plus que le fait de remettre un train déjà utilisé.
Dans ce contexte, la position en piste devient plus importante que la vitesse pure. Et s'il existe des courses à deux arrêts, rares sont celles où les équipes ne feraient aucun arrêt si elles avaient le choix.
La course 2024 n'est pas vraiment un modèle à suivre. Elle avait été interrompue dès le premier tour à la suite d'un gros accrochage impliquant Sergio Perez et les deux Haas. Pendant le drapeau rouge, la majorité des pilotes ont changé de pneus, puis ont parcouru les 77 tours restants sans s'arrêter. Quelques voitures en fond de peloton ont effectué un second arrêt uniquement pour tenter le meilleur tour (qui rapportait encore un point pour les pilotes du top 10).
L'allocation de pneus ce week-end est extrêmement disparate : McLaren, Aston Martin et Hamilton ont opté pour 4 tendres, 1 médium, 2 durs ; Leclerc, Alpine, Haas et Williams pour 4 T - 2 M - 1 D ; Red Bull, Racing Bulls et Sauber pour 5 T - 1 M - 1 D ; et enfin Mercedes pour 3 T - 2 M - 2 D. Du jamais vu depuis l'introduction des allocations fixes en 2020. De quoi faire chauffer les cerveaux des stratèges.
Habituellement, un visuel propose les scénarios probables. Cette fois, rien ! Pourquoi ? Car tout est possible. Un scénario à deux arrêts n'est pas une rareté (comme à Bahreïn cette saison), mais à Monaco — avec sa faible dégradation et ses possibilités de dépassement quasi nulles — c'est une autre histoire.
"Prédire une stratégie pour demain est quasiment impossible — parce que toutes les combinaisons sont envisageables", confirme Mario Isola. "La combinaison pourrait être… n'importe quoi : il est vraiment difficile de savoir si une option est meilleure qu'une autre. Les ingénieurs stratégie travaillent sur tous les scénarios possibles."
"C'est intéressant d'attendre leur décision finale — c'est totalement nouveau. Nouveau pour nous, mais aussi pour eux… et d'ordinaire, quand quelque chose échappe au contrôle des ingénieurs, la course est meilleure", explique Mario Isola qui semble aller dans le sens de l'édulcoration de la course monégasque.
Traditionnellement (et de façon extrême en 2024), le leader à Monaco ralentit le rythme pour conserver un peloton compact et empêcher un poursuivant de tenter un undercut. Mais cette méthode ne tient plus dans une course à deux arrêts. Ceux qui partent loin — comme les Mercedes — pourraient anticiper une entrée aux stands dès les premiers tours pour profiter d'une piste dégagée. Avec deux arrêts et peu de dégradation, les pilotes pourront attaquer davantage que d'habitude, même avec les gommes tendres. La meilleure stratégie pour le peloton de tête sera probablement de creuser un écart rapidement pour mieux contrôler la course.
Des idées plus extrêmes sont également envisagées. L'une d'elles serait de s'arrêter dès le premier tour pour rouler seul en piste ensuite. Mais l'idée la plus farfelue serait de s'arrêter aux tours 1 et 2, et ainsi solder ses deux arrêts immédiatement. Car on sait qu'un pneu C4 peut tenir toute la distance sans problème.
"À mon avis, ce n'est pas une vraie option, car ici, la voiture de sécurité, la VSC et le drapeau rouge sont fréquents", objecte Isola. "Si vous faites vos deux arrêts au début, et qu'une Safety Car arrive ensuite, vous ruinez votre course : vous aurez payé le prix fort sans en tirer d'avantage."
Une longue neutralisation pourrait inciter les pilotes à faire leurs deux arrêts sous Safety Car. Si beaucoup d'équipes tentent cela simultanément, cela pourrait congestionner la petite voie des stands de Monaco, surtout en cas de double arrêt. Les équipes qui effectuent un double arrêt pourraient se retrouver à bloquer la file extérieure de la voie des stands, créant un embouteillage qui s'étendrait jusqu'à la Rascasse.… Le directeur de course pourrait-il brandir un drapeau rouge dans un tel cas ? Une question que tous les stratèges doivent sérieusement considérer.
Côté météo, ciel bleu à prévoir. Aucune goutte de pluie attendue. Un orage aurait pu simplifier les calculs, mais le soleil devrait biller sur la Principauté.
Il y a 8 h
La FIA a publié la grille de départ définitive du Grand Prix de Monaco 2025. Nous retrouvons bien Norris en tête devant Leclerc. Hamilton se retrouve P7 suite à sa pénalité, ce qui a profité à Verstappen, Hadjar et Alonso.
Il y a 4 h
Oscar Piastri a décroché un nouveau podium en Principauté, en terminant 3e du Grand Prix de Monaco 2025. Une performance solide malgré un week-end qu'il qualifie lui-même de "compliqué" : "Évidemment, la victoire aurait été mieux. Ça a été un week-end difficile, depuis les essais jusqu'aux qualifications. On était proches, mais pas tout à fait assez."
Le pilote australien salue tout de même un résultat positif dans l'ensemble, tout en pointant quelques axes d'amélioration : "Assez content dans l'ensemble, évidemment il y a des choses à revoir pour quand on reviendra ici l'année prochaine. Mais on marque des points et on décroche un nouveau podium à Monaco, donc tout n'est pas à jeter."
Avec humour et lucidité, Piastri relativise cette troisième place : "Si ça, c'est un mauvais week-end, alors ça ne se passe pas trop mal. Bravo à Lando pour son super week-end, et à Charles pour être aussi rapide que d'habitude."
Il y a 1 h
Charles Leclerc s'est incliné face à Lando Norris à domicile, en terminant 2e du Grand Prix de Monaco. Si la performance reste solide, le Monégasque ne cachait pas sa déception : "À la fin de la journée, on a perdu la course hier."
Un constat amer, accompagné d'un hommage à la performance du vainqueur du jour : "On aurait dû faire un meilleur boulot. Lando a fait un meilleur week-end et il méritait la victoire."
Un an après avoir enfin triomphé sur ses terres, Leclerc relativise cette deuxième place avec un brin de nostalgie, mais aussi de réalisme : "J'ai réalisé un rêve d'enfant l'an dernier, pas cette année, mais en tenant compte de tout, c'est bien au-dessus de nos attentes."
Il rappelle à quel point le week-end avait mal commencé pour Ferrari : "Je pensais que ce serait un défi d'entrer dans le top 10, et au final on termine deuxièmes, très proches de la P2. Ça a été un bon week-end dans l'ensemble, mais j'aurais aimé gagner."
Il y a 1 h
Lando Norris a inscrit son nom au palmarès du Grand Prix de Monaco ce dimanche, en remportant la course la plus emblématique du calendrier. Un moment qu'il attendait depuis longtemps : "C'est incroyable. C'est une course longue et éprouvante, mais vraiment fun. On a pu attaquer pendant une bonne partie de la course. Le dernier quart a été stressant avec Charles derrière et Max devant, mais on a gagné à Monaco."
Le Britannique n'a pas caché son émotion au moment d'évoquer l'importance de cette victoire dans son parcours personnel : "C'est ce dont je rêvais quand j'étais gamin, donc j'ai accompli un de mes rêves. Je crois que c'était toi [s'adressant à Jenson Button sur Sky F1], je t'ai vu devant ma voiture avant le départ et je me suis dit : si JB est là maintenant… c'est mon porte-bonheur. "Monaco, baby", c'est à toi ? Je m'excuse !"
La tension était bien présente dans les derniers tours, même si Norris a tenté de garder la tête froide : "Le pire moment, c'était la fin. Je me sentais assez en contrôle pendant toute la course, mais Max a un peu levé le pied et je savais que Charles aurait des opportunités. J'ai essayé de reculer un peu pour pouvoir remettre de l'attaque quand il le fallait. Je suis très heureux, mon équipe est très heureuse. Donc on va passer une soirée formidable !"
De son côté, le patron de McLaren, Zak Brown, savourait pleinement cette victoire historique au micro de Sky Sports F1 : "Quelle course ! Charles a fait une superbe performance, Max aussi, et évidemment mes deux gars aussi. La stratégie était excellente, même si c'était peut-être un peu plus stressant qu'on ne l'aurait voulu !"
Il salue un week-end maîtrisé de bout en bout par son équipe : "C'était quasiment un week-end parfait. Je ne pourrais pas être plus heureux."
Et alors que Norris et Piastri restent en lice pour le titre, Brown apprécie la dynamique interne : "C'est plutôt cool d'avoir deux pilotes en lutte pour le championnat. La deuxième moitié de saison devient vraiment intéressante. Je suis content de les voir se battre."
Même si le classement n'a pas beaucoup évolué, il insiste sur la tension en coulisses : "Les résultats semblent classiques, mais la pression sur le muret, le trafic, Charles, Max… c'était bien plus intense que d'habitude à Monaco — même si les feuilles de temps disent le contraire."
Il y a 1 h
Carlos Sainz n'a pas caché son malaise après une course décevante sur le plan stratégique et moral, où plusieurs équipes – dont la sienne – ont volontairement roulé au ralenti pour manipuler la hiérarchie dans le peloton : "C'est clairement quelque chose que je n'aime pas faire, et que je n'aime pas voir. Malheureusement, c'est Lawson qui l'a fait en premier contre nous, ce qu'on n'avait pas prévu. Ça nous a mis en panique, et la seule solution qu'on a trouvée, c'était de faire pareil avec le reste du peloton."
Une spirale qui, selon le pilote Ferrari, révèle les limites du nouveau règlement imposant deux arrêts : "Je suis un peu déçu de la course en général, et même du week-end. Ça montre que le changement à deux arrêts ne sert à rien à Monaco. Les gens feront toujours ce qu'on a fait aujourd'hui. Ils continueront à manipuler le résultat final par la façon de piloter."
Sainz en appelle à une évolution réglementaire plus efficace : "Soit on trouve une solution pour empêcher de manipuler le rythme de course comme on l'a fait aujourd'hui, soit ce sera toujours comme ça."
Le pilote espagnol reconnaît que l'expérience a été contre-productive pour la plupart du peloton : "Je ne sais pas pour l'avant, mais dans le milieu de grille, ça a été un échec. Je suis pour qu'on tente des choses. On l'a tenté, pour moi ça n'a pas marché."
Et de conclure avec franchise : "Ce n'est pas la façon dont j'aime courir, ni celle dont je rêve de courir à Monaco."
Alex Albon, principal concerné par les critiques en raison de la stratégie de Williams, a lui aussi reconnu que le spectacle offert n'était pas à la hauteur des attentes : "Je sais qu'on a donné un mauvais spectacle à tout le monde, et que ça a énervé plusieurs pilotes derrière nous."
Le Thaïlandais admet que la manœuvre était dictée par les caractéristiques du circuit et des voitures modernes : "On a simplement profité du tracé et de la taille des voitures. Les deux arrêts nous ont juste forcés à le faire deux fois au lieu d'une."
Et il a présenté ses excuses aux fans, tout en précisant que ce n'était ni prémédité, ni assumé avec plaisir : "Désolé à tous ceux qui ont regardé, ce n'était pas très bon. Ce n'était pas notre intention, on n'avait pas prévu de faire ça."
Il y a 1 h
Quatrième à l'arrivée du Grand Prix de Monaco, Max Verstappen n'a pas mâché ses mots au micro de Sky Sports F1, critiquant frontalement le manque d'action en course malgré les nouvelles règles imposant deux arrêts.
Le pilote Red Bull a résumé d'un ton sec l'impossibilité de dépasser dans les rues de la Principauté : "Tu ne peux pas faire la course ici. Peu importe ce que tu fais. Un arrêt, dix arrêts."
Même en tête avec des pneus usés, le constat reste le même selon lui : "Même à la fin, j'étais en tête, mes pneus étaient complètement morts, et tu ne peux toujours pas doubler."
Verstappen a poursuivi sur un ton mi-lucide, mi-moqueur, soulignant l'inadéquation entre les voitures actuelles et le tracé monégasque : "Aujourd'hui, avec une F1, tu peux juste dépasser une F2 ici. Je comprends, mais je ne pense pas que ça ait fonctionné."
Et de conclure avec une comparaison pour le moins originale : "On faisait presque du Mario Kart. Il ne manque plus qu'à installer des accessoires sur la voiture, et on pourra lancer des bananes ! Surface glissante !"
Il y a 1 h
Isack Hadjar a signé son meilleur résultat en F1 en terminant 6e du Grand Prix de Monaco 2025. Une performance solide, même si le Français avoue que la concentration a été mise à rude épreuve dans une course verrouillée stratégiquement : "Cette course est tellement longue, il faut rester concentré. Par moments, j'avais l'impression de m'endormir, alors j'augmentais un peu le rythme dans les sections rapides pour me réveiller."
Malgré l'absence de batailles en piste, Hadjar est parvenu à garder sa position dans un peloton tendu, confirmant un nouveau pas en avant dans sa première saison complète en F1.
Son coéquipier Liam Lawson, lui aussi dans les points, a salué une stratégie d'équipe parfaitement exécutée — malgré des doutes initiaux côté muret : "Ce n'est pas souvent qu'on a l'opportunité de contrôler totalement une course, et que ça fonctionne parfaitement."
"De notre côté, il y avait évidemment des doutes, mais avoir les deux voitures dans les points, c'est vraiment très, très positif."
Il y a 1 h
Lewis Hamilton a franchi la ligne en 5e position à Monaco, à près d'une minute des leaders. Une course solitaire que le pilote Ferrari a résumé en quelques mots laconiques au micro de Sky Sports F1.
Sur l'écart de plus de 50 secondes avec la tête de course : "Ça arrive."
Et sur les raisons de ce gouffre : "Aucune idée."
Le septuple champion du monde a ensuite détaillé une course marquée par l'ennui et le flou stratégique : "Je ne peux pas vraiment commenter le reste de la course. De mon côté, j'étais au milieu de nulle part. Je suis parti 7e, j'ai été coincé derrière deux voitures un moment, j'ai réussi à les passer, et ensuite… j'étais seul."
Hamilton attendait un événement de course pour relancer l'intérêt stratégique de son après-midi, mais il n'est jamais venu : "L'écart était assez grand et je ne me battais contre personne. Il me fallait une Safety Car ou quelque chose, mais ça n'est pas arrivé."
Un manque de visibilité en course a également perturbé sa lecture de la situation : "Les infos n'étaient pas très claires. Je ne savais pas pour quoi je me battais. Est-ce que je me battais pour la position devant ?"
Et de conclure avec une pointe de frustration résignée : "Je n'étais pas dans le rythme des gars devant."
Il y a 1 h